Eska : «J'ai pu aller encore plus loin dans l'écriture»

Au sein des artistes recherchant une certaine pureté dans leur projet artistique, le rappeur stéphanois Eska tient une belle place. Avec le second volet (intitulé Silentium) de son triptyque allant de l'inspiration à la respiration, il nous propose un sept titres de belle facture, n'hésitant pas à repousser toujours les limites du rap. Propos recueillis par Nicolas Bros.

Quelles sont les différences de Silentium avec Inspiration, le premier EP de votre triptyque sorti en mai 2013 ?
Quasiment tout est différent entre ces deux enregistrements hormis la ligne directrice qui est d'essayer d'aller vers d'autres horizons musicaux. Silentium a été pensé dès le départ. C'est sur ce travail-là qu'a été pensé le triptyque. Silentium est une base sur laquelle je travaille depuis un moment. J'ai pu aller encore plus loin dans l'écriture, dans une recherche de musicalités encore plus accentuée et assumée. Inspiration était une mise en bouche avant cette étape-là de mon évolution artistique.

Sur Silentium, il y a notamment la présence d'Yves Jamait. Comment en est-tu arrivé à travailler avec lui ?
A l'époque où j'étais sur la tournée de Tunisiano, le régisseur qui nous accompagnait était également celui d'Yves Jamait. Il m'a fait découvrir sa musique. J'ai accroché étant grand amateur de chanson française. Je n'écoute finalement qu'assez peu de rap. Je suis un grand fan de l'univers de Mano Solo ou de Ferré, donc le travail d'Yves Jamait m'a touché. J'ai donc attendu pendant cinq ans avant de pouvoir lui proposer un morceau qui allait pour l'incorporer à mon univers. C'est arrivé avec Silentium.

Et concernant les autres featurings ?
Il y a des artistes locaux. Riwan de Wailing Trees a vécu à Saint-Étienne. 12Mé est un rappeur stéphanois, actif depuis longtemps. Il travaille beaucoup et je l'apprécie énormément autant artistiquement qu'humainement. Pour Scylla, on se connaît également depuis plusieurs années, il avait déjà écrit pour moi et je souhaitais qu'il intervienne sur Silentium.

Vous explorez des sphères musicales très variées sur cet EP. Ces explorations sont venues selon les featurings ou inversement, vous avez composé puis êtes allé chercher les collaborations ?
Les featurings sont arrivés après mes choix de productions. Ces différents univers musicaux, je vais les chercher avec des compositeurs. Ensuite, soit je les assume seul, soit je vais chercher des featurings. Même pour Yves Jamait, j'ai travaillé avec Dj Cori en amont sur une production de base très hip hop. On s'est dit alors « tiens si on ajoutait de l'accordéon ». Pendant un temps, cette prod est restée de côté et quand je l'ai ressortie de mon tiroir, c'est là où j'ai intégré l'intervention d'Yves Jamait.

Sur Silentium, vous faites intervenir cinq producteurs musicaux différents. Est-ce facile de travailler avec autant de personnes ?
Oui, c'est assez simple car j'aime bien à chaque nouveau titre, soit briser une règle que je m'étais moi-même infligé soit aller chercher ailleurs pour casser la monotonie. Le faire avec un seul artiste est très compliqué. Je ne peux pas faire avec le même compositeur de si grands écarts. Le point qui relie ces différents interventions, c'est ma participation active à la réalisation, en cherchant à maintenir une cohérence.

Les clips prennent de plus en plus de place dans votre production. Comment choisissez-vous vos réalisateurs ?
Pour le moment, je l'avoue, je ne vais pas jusqu'à la gestion de l'image. Pour être sincère, j'aime beaucoup les clips car ils vont permettre de véhiculer différemment la musique. Certains passent plus de temps sur Youtube que sur Deezer par exemple... Mais je rencontre des réalisateurs dont j'aime vraiment la patte artistique. Nous sommes à petits budgets mais la réalisation est toujours pensée et assurée avec une âme. Sur l'EP Silentium, quatre titres seront « clippés ».

Concernant le live, votre dernière date a eu lieu à Nîmes le 29 novembre. Y-a-t-il d'autres dates prévues ?
Il y a des dates en discussion, notamment cinq pour début 2015. Nous faisons du hip hop et cela reste pas facile de trouver des dates. Nous avons pourtant une musique assez accessible mais cela reste compliqué de se faire programmer. Bizarrement, nous restons victimes du cliché du hip hop et certains programmateurs hésitent à appuyer sur le bouton «play».

Vous avez déjà commencé à travailler sur le troisième volet du triptyque ?
Oui, mon esprit est déjà fixé sur deux musiques. Il ne manque plus qu'à les réaliser avec les musiciens qu'il faut. J'ai déjà mes thèmes en tête. Après, je ne suis pas une machine à chansons. J'aime composer car c'est une expression de moi qui vient toute seule. On va essayer de sortir ce 3ème EP en 2015 afin de garder une constance avec les deux autres mais nous verrons bien. Pour le moment, je me concentre sur le travail du live.

Eska - Silentium EP

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