Producteur branché devenu star mondiale au gré d'une ascension exponentielle, Pharrell Williams est aujourd'hui le nouveau roi de la pop. Et en plus, il a un chapeau à poser sur un éventuel melon.
« L'homme est un animal à chapeau mou qui attend l'autobus 27 au coin de la rue de la Glacière » écrivait Alexandre Vialatte qui n'avait sans doute pas tort sur toute la ligne – en tout cas pas sur la ligne 27. Mais la maxime de l'inoubliable chroniqueur du journal La Montagne, il faut bien le reconnaître, ne s'applique guère au cas de Pharrell Williams, accueilli comme un pharaon en concert spécial pré-Jazz à Vienne.
Le natif de Virginia Beach a beau arborer comme un symbole de la marque qu'il est devenu la mère de tous les chapeaux mous – ce fameux galure Vivienne Westwood "Petit Prince-style" et hors de prix qui a tant fait parler – il n'a pas attendu longtemps l'autobus du succès, ni même que celui-ci l'emmène sur une autoroute de la gloire tapissée de dollars.
L'ascension fut progressive mais a semblé aller en s'accélérant de manière exponentielle : des productions R'n'B recherchées (à tous les sens du terme) du duo Neptunes au succès intergalactique de l'album GIRL stratosphérisé par le tube Happy, mascotte musicale de Moi, Moche et Méchant 2, en passant par N.E.R.D.. C'est qu'en plus d'avoir souvent su jouer les hommes providentiels, Williams a toujours semblé donner l'impression d'être "the right man in the right place".
Comme en cette année 2013 où en plus d'Happy, il se retrouve en première ligne des hits Blurred Lines (Robin Thicke) et Get Lucky (Daft Punk). Producteur incontournable, compositeur boulimique, chanteur star, voilà ce qu'est devenu en une poignée d'années le petit batteur de Virginia Beach.
Au football, on appelle ça un "hat-trick", autrement dit, un coup du chapeau, celui que Williams s'est offert comme une couronne. Et ça ne s'obtient pas en restant en position d'attente.
Stéphane Duchêne
Pharrell Williams + Mr Day, mardi 23 juin, au Théâtre antique de Vienne