La Belle saison


MLF, amour lesbien et retour à la terre dans les années 70 au menu d’un mélodrame écrasé par son scénario.

En 1971, les échos de mai 68 se font sentir dans les revendications des femmes au sein d’un MLF en pleine dynamique contestataire. C’est là que se rencontrent Delphine (Izïa Higelin), fille de paysans, et Carole (Cécile De France), parisienne et prof d’espagnol. C’est le coup de foudre, franc et direct — on n’est pas chez Diane Kurys ; Carole abandonne son mec, puis la capitale pour suivre Delphine dans sa ferme familiale, dont elle s’occupe après l’AVC de son père.

Alors que l’introduction parisienne avait une certaine vigueur, que ce soit pour filmer les réunions politiques furieuses ou la naissance du désir chez les deux femmes, cette très longue partie campagnarde relève du scénario platement illustré. Corsini enchaîne les conflits dramatiques — se cacher ou ne pas se cacher ? Partir ou rester ? Les champs ou la ville ? — et les situations crypto-boulevardières — le pauvre personnage de Kevin Azaïs en amoureux transi en fait méchamment les frais — sans parvenir à élever le débat.

Une jolie photo aux teintes chaudes, une représentation très frontale de l’homosexualité féminine et une musique ouvertement mélodramatique ne suffisent pas à sortir le film de son corset scénaristique. Ici, la mise en scène n’a aucun lyrisme, elle reste désespérément sage, aux antipodes d’un sujet et d’une époque où la liberté faisait figure d’étalon moral.

Christophe Chabert

Sortie le 19 août

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