Le roman de l'auteur José Mauro de Vasconcelos, "Mon Bel Oranger", trouve dans l'adaptation théâtrale de la compagnie Ondes de Chok une interprétation sensible et émouvante, qui évoque avec finesse les nombreux thèmes de ce classique brésilien. Florence Barnola
Certaines œuvres, littéraires, cinématographiques, plastiques, marquent à jamais. Celles découvertes durant l'enfance gardent une aura particulière, leur statut ne supporte guère des adaptations ou remakes. Au rayon littérature jeunesse, un livre a fait pleurer plusieurs générations. Mon Bel Oranger de José Mauros Vasconcelos publié en 1968 a d'emblée connu un succès international. L'histoire demeure poignante au fil des décennies, les enfants devenus parents la donnent à lire à leurs progénitures qui eux-mêmes la feront découvrir à leurs petits...
Ainsi naissent des légendes. Pour autant la fable s'avère simple : Au Brésil, un petit garçon vit au milieu d'une famille nombreuse pauvre où certains membres le battent. Le jeune enfant doté d'une grande intelligence, n'est pas le dernier à commettre des bêtises. Il a pour ami un oranger à qui il se confie et qui lui parle en retour... Les dernières pages se révèlent tristes et pleines d'espoir mêlé. L'auteur raconte en partie son histoire qu'il transcende en roman initiatique, de nombreux thèmes liés au passage de l'enfance au monde adulte sont suggérés.
Une adaptation théâtrale qui reste fidèle à la poésie du roman
En 2014, trois membres de la compagnie Ondes de Chok choisissent ce texte pour l'adapter sur la scène du Chok Théâtre. Abdenour Mazari joue le personnage central de ce classique, Marko Nicolic le met en scène et Stéphane Montmailler signe la scénographie. « Ce texte nous a tous marqués quand nous étions petits. Nous avions vraiment envie de le monter, cela nous paraissait évident. » Le livre mêle le rêve, l'imaginaire et la réalité, mettant en scène un nombre conséquent de personnages autour de la figure centrale du garçonnet de 5 ans. « Nous avons pris le parti de monter le texte avec un seul comédien, Abdenour, qui a 44 ans. »
La pièce démarre avec l'auteur qui revient sur le lieu de son enfance. Sur ce terrain vague, les souvenirs ressurgissent, José redevient le petit Zézé. « Nous avons essayé de garder un maximum la poésie du texte. Des passages ont été coupés mais pas un mot n'a été changé. Nous avons beaucoup dialogué par rapport aux descriptions. Le gamin évolue au milieu d'un monde d'objets. Tout est figuré à l'extrême. » La scénographie joue un rôle majeur, des lattes de bois révèlent l'oranger, des personnages naissent d'objets... L'équipe d'Ondes de Chok réussit à traduire le message essentiel du roman, le rêve et l'imaginaire ont le pouvoir de transformer la réalité.
Mon Bel Oranger, au Chok Théâtre le 8 décembre à 15 H 30, les 10 et 11 décembre à 20 H 30