Pattaya

Pattaya
De Franck Gastambide (Fr, 1h37) avec Franck Gastambide, Malik Bentalha...

Reconstituant un trio de "Kaïra", Franck Gastambide s’envole pour la Thaïlande, histoire de voir si la misère sexuelle est moins pénible au soleil. S’il n’entame pas son goût pour un humour trash ne se cachant pas derrière son petit doigt, l’exotisme semble l’avoir (un peu) poli…

Le succès mérité des Kaïra (2012) dans les salles rendait mécanique la mise en chantier d’un équivalent de suite. Comme la nature a horreur du vide, un producteur normalement constitué envisage forcément l’esquisse d’un potentiel profit supplémentaire. Par son cadre de départ, son esprit décalé, sa triplette gagnante (l’abruti à casquette / l’Arabe / le nain), Pattaya s’inscrit donc dans la continuité du film précédent. Toujours devant et derrière la caméra, Franck Gastambide fait figure d’exception dans le trio, les autres têtes d’affiches étant substituées.

Dans sa première partie, Pattaya recourt à la formule héritée de la pastille télévisuelle Kaïra-Shopping, qui avait fait des Kaïra une réussite originale : son traitement trépidant des cités de l’intérieur, sur un mode comique rugueux et sans pincettes, au risque d’écorcher la bienséance, si éloignée du quotidien réel.

Boxe thaï, petites tailles et racailles

Gastambide excelle en effet dans ce mode “chroniqueur”, enchaînant les anecdotes et les méchefs vécus par les habitants de son quartier – il se montre à ce titre bien plus percutant que Samuel Benchetrit, poète du ras de l’asphalte. Lorsque il tourne en dérision les filles trop voilées et les petits mecs obsédés par leur apparence ou leur désir d’une notoriété à tout crin, il juxtapose une série de portraits incisifs et caustiques ; l’effet zapping en résultant, renforcé par une liste longue comme le bras d’invités, rend compte de la diversité mosaïque du décor urbain.

Il perd pourtant cette dimension en s’exilant en terre inconnue, à Pattaya, et surtout en incorporant une “star” supplémentaire à sa distribution. La présence de Gad Elmaleh ressemble à une concession, une ouverture consentie à un public plus large : le comédien paraît se livrer à de gentillettes impros maison (des citations de Patrick Bruel…), très éloignées de l’humour abrasif de Gastambide. C’est un choc de cultures, pas vraiment profitable au film : les séquences gouvernées par l’incorrection, la scatologie, la franche bêtise s’avèrent les plus drôles. Or, coïncidence, Gad Elmaleh n’y figure pas…

Pattaya de et avec Franck Gastambide (Fr., 1h37) avec Malik Bentalha, Anouar Toubali, Sabrina Ouazani…

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