Arthur Teboul, chanteur et parolier du groupe, nous parle d'un des morceaux dont il est le plus fier, présent sur l'album "Ici le Jour (a tout enseveli)".
« C'est une des chansons dont je suis le plus fier. Parce que c'est très dur de se nourrir de l'actualité et d'y introduire de la durée, de l'universel. Cet événement [le naufrage du Costa Concordia survenu en Méditerranée en 2012 – NDLR], si j'en parle comme d'un fait d'actualité, je n'en éclaire qu'une part : une tragédie, la vie, la mort, bon. Et si j'en fais le symbole d'un libéralisme qui échoue sur le caillou de la tradition, de la discrétion et du silence, c'est tout aussi biaisé.
Ce sont souvent des choses idiotes qui nous accrochent. Si ce n'était pas arrivé un vendredi 13, je ne l'aurais jamais écrite. Là c'est tout de suite un mythe, tout de suite symbolique. Et le même jour, on perd le triple A. J'en ai rien à fiche du triple A, mais ce sont trois lettres qui résonnent avec le 13. C'est presque rien, mais ça produit une image. C'est pour ça aussi qu'il y a Strauss-Kahn.
C'est un empereur romain : grandeur et décadence. Son destin change en une seconde, le type va devenir président et en quelques minutes tout s'écroule, c'est quand même incroyable. Comme le capitaine du navire qui a simplement voulu crâner devant la côte. Ce n'est pas très vicieux. Et puis sa lâcheté humaine se révèle : il fuit. Ça c'est moche, mais il faut se demander ce qu'on aurait fait à sa place ? J'aime cette chanson parce que, dans sa forme, elle présente un événement qu'en fonction du jour, de l'heure, de la lumière, on voit différemment. » SD