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"4 Histoires fantastiques" : Bon choc, bon genre
Par Vincent Raymond
Publié Mardi 6 février 2018

Photo : © Capricci Films/The Jokers
de William Laboury, Steeve Calvo, Maël le Mée, Just Philippot (Fr., 1h22) avec Sophie Breyer, Malivaï Yakou, Didier Bourguignon…
Souvent défendu aux p’tits francophones pour des raisons culturelles et de moyens, le territoire du genre demeure, en dépit des assauts asiatiques, le pré carré des Anglo-Saxons. Lancé par la société Fidélité, un label (Bee Movies) avait tourné court il y a une dizaine d’années : les productions (Un jeu d’enfants, Bloody Malory…) étaient trop fragiles et de qualité inégale — même si elles assumaient leur identité de séries B. Espérons pour la nouvelle génération que 4 Histoires fantastiques connaisse un destin plus radieux. Car ce carré de courts métrages initié par le magazine SoFilm, Canal+ et tout une flopée d’institutions, offre un bel écrin et un joli écho à l’émergence hexagonale ayant choisi de s’illustrer dans ce registre.
Totalement indépendants, ce sont quatre univers qui s’enchaînent donc ici. Après deux films corrects mais classiques (Chose mentale, une sortie de corps par une jeune femme électrosensible et Livraison, la longue marche d’un fermier convoyeur de zombies), Maël le Mée nous offre une ambiance sérieusement cronenbergienne avec Aurore. L’adolescente donnant son nom au titre se découvre la faculté de pénétrer les corps comme de la glaise — troublant, érotique et fascinant, malgré une chute trop gentillette. Enfin, dans Acide, Just Philippot donne un avant-goût d’un cataclysme écologique, avec une humanité rongée par des précipitations corrosives et une efficacité cuisante.
Très variés, les films du programme ont une caractéristique commune : l’excellence des SFX, domaine exportant depuis belle lurette ses talents vers l’eldorado hollywoodien. Le temps est venu pour eux de revenir au bercail.
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