New-yorkais / de Dustin Guy Defa (É.-U, 1h25) avec Abbi Jacobson, Michael Cera, Tavi Gevinson...
Morceaux choisis prélevés dans l'un des plus fameux arrondissements new-yorkais au cours d'une journée ordinaire (?) en compagnie d'une apprentie journaliste, d'un amateur de vinyles, d'un dépressif, d'une lycéenne et de tous ceux qu'ils rencontrent au gré des hasards de la vie...
Entremêlant ses intrigues façon patchwork, ce faux film à sketches lorgne moins l'ode solennelle de Woody Allen que le puzzle baroque Wayne Wang et Paul Auster consacré au borough quasi-limitrophe, Brooklyn Boogie (1995), voire le roman fondateur de Dos Passos, Manhattan Transfer, célébrant la diversité profuse et cependant, déjà, interconnectée des habitants de l'île.
Bon, pour la diversité, on repassera : les protagonistes sont, pour la plupart, de braves bobos nantis de problèmes de riches. Cela n'exclut pas des faits de délinquance pouvant aller jusqu'à l'homicide. Mais leur nature, leur mobile, leurs mode d'exécution n'ont rien à voir avec un Scorsese d'antan, ni un blaxpoitation vintage : ici, la présumée meurtrière ressemble aux coupables des épisodes de Columbo ; quant aux autres contrevenants, il s'agit d'un adepte du revenge porn et d'un faussaire en 33t de Charlie Parker ; ce qui donne lieu à une poursuite à vélo avec un hipster (sûrement sur un fixie) aux trousses du malandrin — un point bobo supplémentaire.
Tout cela sent le film de potes — tiens, Ben Safdie, venu en voisin du Queens pour une brève séquence faisant de lui un délateur — mais aussi, un peu, le réchauffé. Comme une pizza pastrami de la veille dans un micro-ondes.