Humour / Alors que le cinéma français lui fait les yeux doux depuis une petite dizaine d'années, Manu Payet remonte sur scène pour un deuxième one-man où il se livre... quasi entièrement. Rencontre.
Pourquoi un deuxième spectacle 10 ans après le premier ? La scène vous manquait ?
Je crois que j'ai juste été pas mal occupé... Lorsqu'on a arrêté de tourner avec le 1er spectacle, je suis parti sur des films, et puis vous savez, je suis un garçon, je ne peux faire qu'une seule chose à la fois ! Et puis le public a semblé être demandeur d'un nouveau spectacle. Je me suis finalement laissé amadouer par les petits mots trop charmants des gens.
Pas trop difficile, de se retrouver tout seul, après de nombreuses aventures collectives ?
En fait, je suis vraiment très heureux de retrouver la scène. Ça aurait été con de ne pas y aller. J'avais oublié cette sensation, la scène, c'est un saut en parachute, un vertige que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.
Je trouve qu'il y a une limite très ténue entre se raconter et concerner tout le monde, et se raconter et gêner tout le monde.
Dans ce spectacle, vous vous racontez, beaucoup... Ce n'est pas un peu impudique, de parler de soi comme ça ?
Je trouve qu'il y a une limite très ténue entre se raconter et concerner tout le monde, et se raconter et gêner tout le monde. Le tout est de trouver les bons moyens pour dire les choses. C'est d'ailleurs beaucoup plus drôle lorsqu'on se raconte avec pudeur. Moi, je suis quelqu'un de très pudique dans la vie. Si je dois dire "bite" sur scène, j'essaie de faire en sorte de le placer correctement. Et je crois que, du coup, les gens se rendent compte que je ressemble à tout le monde. Le spectacle montre que finalement, on est beaucoup plus semblables que différents.
Lors de la cérémonie des César que vous avez animée, vous avez monté un sketch autour de l'idée que votre agent vous parle toujours des films extraordinaires que font les autres acteurs, quand on vous propose à vous, de jouer dans La Saucisse. Ça vous chiffonne, de ne pas jouer dans des films hongkongais un peu obscurs ? Ce sketch était-il un appel aux réalisateurs ?
Ce n'était pas un appel, parce que tout le monde sait, que tout le monde veut faire le film hongkongais, ce n'est pas la peine de le dire. Cela dit, il faut toujours un comique qui monte sur scène et qui mouille la chemise, et je crois que je fais partie ceux-là. Je suis un clown, et j'adore ça, je ne veux surtout pas renier ça, aujourd'hui, j'ai tout pour être heureux, j'ai de la chance.
Emmanuel, le 15 novembre à 20h30, salle Jeanne-d'Arc