Portrait / Garance Damart a seulement 25 ans mais déjà une belle expérience dans la vie pro. Créatrice du 1909 Escape Game situé rue de la République, elle respire le dynamisme et la bonne humeur communicative. Portrait d'une nana qui explose le "game" stéphanois !
Elle a le regard qui pétille et la volonté chevillée au corps. Du haut de ses 25 ans, Garance Damart s'est déjà forgée une belle histoire de vie et fait désormais partie des personnages incontournables du centre-ville de Saint-Étienne. Dirigeante du 1909 Escape Game depuis septembre 2016, elle fut la première à lancer ce concept de jeu dans le centre du chef-lieu ligérien, rue de la République et à redonner ainsi un nouveau souffle à cette artère centrale. Cheffe d'entreprise dans l'âme, Garance Damart explique sans entrave qu'elle a toujours eu davantage le goût du projet que des études. « Si je mets tout mon parcours scolaire dans un shaker et que je secoue, cela donne un escape game, explique-t-elle avec humour. Je n'étais pas du tout scolaire, j'ai un gros problème avec l'autorité et avec le côté cursus... Dès que ça partait en mode projet, j'étais la première mais pas dans le côté plus « classique ». J'ai tout de même obtenu mon bac en arts appliqués et je suis partie en DUT de commerce à Valence dans la Drôme. » C'est en suivant ce diplôme que la jeune femme découvre le secteur de l'événementiel. Une véritable révélation alors qu'elle doit organiser un défilé de mode pour valider sa première année. Elle devient cheffe du projet et va chercher, avec ses camarades d'alors, le financement nécessaire pour monter cet événement. Une réussite qui lui confirme alors une voie professionnelle désormais toute tracée qu'elle peaufinera en suivant des cours à l'ISCOM Lyon en événementiel, relations publiques et relations presse. Mais là encore, l'école ne lui suffit pas. Garance a hâte de pouvoir s'extirper des bancs de l'école. « J'ai fait deux ans à l'ISCOM, on peut en faire trois mais moi je ne tenais plus, j'avais envie de faire ma vie » explique-t-elle.
Si je mets tout mon parcours scolaire dans un shaker et que je secoue, cela donne un escape game
Trouver son chemin dans un escape game
Avant de quitter définitivement son cursus scolaire, Garance doit faire valider un stage. Elle en profite pour le faire dans une structure au sein de laquelle elle pourrait obtenir une belle expérience. Ce sera la Fête du livre de Saint-Étienne. « C'était un stage de 6 mois pour l'organisation des 30 ans de l'événement. Je me suis retrouvée avec énormément de responsabilités, lance-t-elle. Isabelle Rabineau, la commissaire générale de la Fête du livre m'a vraiment fait confiance. » En charge de la Place Dorian, de la partie jeunesse mais également de tous les « off » et de l'édition du livre anniversaire, Garance va prendre un grand plaisir à effectuer toutes ces tâches. « J'avais 21 ans et j'ai des souvenirs incroyables liés au fait d'avoir rencontré des pros et d'avoir géré cela toute seule. C'était vraiment très intéressant et assez fou comme expérience. » Une fois le stage terminé, la jeune femme se retrouve face à son avenir et ses questionnements, sans trop savoir quoi faire. « Je me suis sentie un peu comme toutes les petites nanas qui sortent d'écoles de com', après le stage. On est un peu toutes identiques, on sait pas trop quoi faire, on n'a pas trop de compétences. Mais j'ai réussi à décrocher un job de chargée de com' à la mairie de Saint-Chamond. C'était au sein d'une belle équipe mais j'ai très vite senti qu'une journée derrière un bureau, ce n'était pas pour moi... » Parallèlement, Garance se cherche toujours et tombe par hasard sur le concept d'escape game. Elle se penche un peu sur ce sujet qui l'intrigue et profite d'un week-end parisien avec ses parents, en février 2016, pour tester cette activité. « La passion pour les escapes m'est venue tout de suite, détaille Garance avec ferveur. Je me suis rendue compte en entrant la première fois dans un escape que j'allais vivre quelque chose de très fort, en étant coupée de tout, avec pour seul objectif de sortir de la pièce et de rigoler. J'ai trouvé ce concept incroyable. »
Je me suis rendue compte en entrant la première fois dans un escape que j'allais vivre quelque chose de très fort, en étant coupée de tout, avec pour seul objectif de sortir de la pièce et de rigoler. J'ai trouvé ce concept incroyable.
Y croire dur comme fer
Rentrée à Saint-Étienne, la jeune femme se rend compte qu'aucun escape game n'existe alors dans le centre-ville. Ni une ni deux, elle décide de se lancer dans l'aventure. Elle monte son business plan sur un coin de table et valide le lancement de son projet de manière volontaire, comme à son habitude. « Je me rappelle avoir envoyé un mail le 7 mars à mon père en lui disant : "j'y vais". Je ne pouvais alors plus faire marche arrière ! » En seulement quelques mois, Garance réunit tous les éléments pour monter son entreprise et ouvre le 1909 Escape Game en septembre de la même année. Une prouesse qu'elle explique en partie par une certaine naïveté mais aussi par une motivation à toute épreuve. « Une fois mon projet arrêté, j'ai rapidement pris rendez-vous avec mon banquier. Je n'y connaissais rien et le concept d'escape game était flou à l'époque. Mais j'y croyais dur comme fer et après lui avoir expliqué, il m'a suivie. Tout comme mon comptable. Je pense que j'ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m'ont soutenue et qui y ont cru. Ma plus grande force au final reste ma naïveté. Si on se demande en permanence si on a les capacités ou pas pour faire quelque chose, on ne fait jamais rien ! »
Si on se demande en permanence si on a les capacités ou pas de faire quelque chose, on ne fait jamais rien !
Tout pour sa clique
Pour le local où elle installera son activité, Garance jette rapidement son dévolu sur la rue de la République, alors encore moribonde. Depuis, cette artère s'est redynamisée en partie grâce à son impulsion, en devenant en quelque sorte "la rue des jeux" avec les arrivées du magasin Au Tapis Vert ou des concepteurs d'escape game Eludice. Elle entame les travaux et embauche Lenny, son premier employé, un mois avant l'ouverture. Premier membre de sa « clique » qui compte aujourd'hui sept personnes. « Je ne pourrais plus vivre sans mon équipe aujourd'hui. Elle m'apporte tellement. C'est elle qui me pousse quand ça va moins bien et inversement. Mes collaborateurs sont tous très jeunes, entre 21 et 26 ans. » En seulement trois ans, Garance a non seulement développé un escape game couronné de succès, allant jusqu'à ouvrir une nouvelle salle en face de son local initial, tout en développant le jeu en réalité virtuelle mais également une offre événementielle. Et la jeune femme, difficile à suivre, ne compte définitivement pas s'en arrêter là. La partie ne fait que commencer !
Dates repères :
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décembre 1993 : naissance à Saint-Étienne
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2011 : Bac Arts appliqués au lycée Honoré d'Urfé
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2013 : Obtention d'un DUT commerce à Valence (Drôme)
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2015 : diplômée de l'ISCOM de Lyon en événementiel, relations publiques et relations presse et stage de 6 mois dans l'organisation de la 30e Fête du livre de Saint-Étienne
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09/2016 : ouverture du 1909 Escape Game, rue de la République à Saint-Étienne
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décembre 2017 : extension avec l'ouverture d'un autre local situé en face et développement de la partie événementielle de l'entreprise
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décembre 2018 : mise en place d'une offre de jeu en réalité virtuelle avec les studios Ubisoft