De Basile Doganis (Fr.-Gr. 1h27) avec Daphne Patakia, Rabah Naït Oufella, Lamine Cissokho...
Un an après le décès de sa mère, Elena se rend sur l'île de Lesbos solder la succession en compagnie de deux potes, afin d'éviter de rester en tête-à-tête avec son beau-père. Le trio va se dessiller en découvrant les réfugiés sur place et Elena peu à peu se rabibocher avec son passé...
Sous des dehors de comédie d'été entre grands ados à la plage, sentant bon la mélancolie et le sable chaud, Basile Doganis signe un premier film joliment ambitieux, tissant beaucoup de thèmes sans jamais s'emmêler. Il faut en effet une enviable finesse pour raconter l'accomplissement d'un deuil, mettre en perspective l'écartèlement entre plusieurs cultures d'hier et d'aujourd'hui, selon que l'on vienne de France ou de Syrie, et parsemer ces sujets graves de grâce et d'insouciance — qualités naturelles infusant le cœur et le corps des jeunes adultes.
Doux-amer et pétillant, ce cocktail chavirant en un clin d'œil de la gravité à la légèreté, rappelle le (bon) cinéma de Klapsich, dans les questionnements métaphysiques que se posent (ou s'imposent) les personnages, et leur volonté de se positionner dans un monde contemporain de plus en plus indéchiffrable.
Ni film-dossier sur les réfugiés noyés en Méditerranée, ni support à bons mots djeun's, ni prétexte à reluquer de la chair bronzée, Meltem est un peu de tout sans être rien de tout cela : une œuvre généreuse pour ses comédien et prometteuse pour son auteur.