Biennale design / La Chine est le pays invité d'honneur de la 11e Biennale internationale design de Saint-Étienne. C'est avec l'exposition "Équi-Libre", pensée par Fan Zhe, que le public découvre l'évolution du design en Chine à travers les objets ou encore l'architecture de ville telles que Shanghai ou Shenzhen...
« C'est la première fois que le design chinois est mis en avant dans une exposition dédiée » explique d'emblée avec fierté Fan Zhe, commissaire de l'exposition Équi-Libre, dans l'aile des bâtiments H. Avec enthousiasme, l'artiste chinois a pensé une exposition divisée en trois parties chronologiques, afin de décrire avec précision et éléments formels, l'évolution des objets quotidiens utilisés par la société chinoise à travers l'histoire.
En pénétrant dans cette présentation, on débute par le "passé", une époque difficile où les objets se faisaient plutôt sommaires, avec des utilisations simples. « Les objets ont évolué selon les besoins, explique Fan Zhe. L'idée de l'exposition est de créer un chemin du design chinois qui permet de rentrer dans la vie quotidienne des Chinois. » On retrouve dans la partie "passé" des objets au design efficace et épuré, des réveils-matin, des assiettes, une télévision, une machine à coudre... Cette première sélection de 70 objets nous plonge dans un pan d'histoire, où la Chine commençait alors à s'éveiller.
Le présent se conjugue au futur
La seconde partie d'Équi-Libre nous donne à voir ce qu'est le design chinois d'aujourd'hui. Si nous sommes assaillis de produits "made in China", il s'avère très intéressant de découvrir quels produits sont utilisés au Pays du Milieu. À travers une disposition en pôles (nourriture, santé, logement, voyages), on perçoit mieux la culture chinoise actuelle en découvrant des objets où certes la technologies est très souvent omniprésente mais pas seulement. En s'approchant, il est vrai que le présent en Chine se conjugue souvent au futur.
Un avenir en forme de vie hyper-urbanisée - forcément... - comme le laisse voir le travail d'architectes dans Shenzhen-ness space in mutation (espace en mutation) et Future Lifestyle, city, citizens, creators. La première se déploie sous la forme de projections de ce que pourrait être la vie urbaine du futur à Shenzhen, "jeune" ville-frontière champignon (12 millions d'habitants) avec Hong Kong, en prenant en compte son développement ultra-rapide. La seconde propose une vue orientée davantage sur l'art de vivre et son évolution future du côté de Shanghai. Ville également surdimensionnée (24 millions d'habitants) et correspondant à un centre culturel mondial majeur au même titre que peuvent l'être des cités telles que Paris, New York, Londres, Tokyo ou Berlin. Écrans, immersions sonores et visuelles, parcours dans une structure faite en tubes d'acier... cette partie futuriste fait entrer dans un Blade Runner à la chinoise. Mais en moins violent de prime abord...