Jeudi 31 août 2017 Petit Paysan deviendra-t-il grand cinéaste ? C’est bien parti pour Hubert Charuel, qui signe un premier long métrage troublant. Entretien cartes sur étable.
"C'est ça l'amour" : Papa poule, papa coule
Par Vincent Raymond
Publié Mercredi 27 mars 2019
Photo : ©Mars Films
C'est ça l'amour
De Claire Burger (Fr, 1h38) avec Bouli Lanners, Justine Lacroix...
De Claire Burger (Fr., 1h38) avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg...
Sa femme l'ayant quittée, Mario est tout tourneboulé. S'accrochant à l'espoir de la voir revenir, il tente avec sa maladresse bienveillante de préserver ses filles du cataclysme qui les ronge tous. Mais rien n'est facile dans cette famille de guingois : même l'amour en a pris un coup.
Ce portrait-mosaïque d'une famille bohème — très loin d'être bourgeoise — dynamitée par la défection maternelle fait penser à un jeu de billard américain, quand la blanche vient de casser le paquet et que les boules s'échappent en tout sens : Claire Burger s'attache en effet à la trajectoire de chacun personnages de la famille atomisée, dans l'apprentissage de ses nouveaux repères, si bancals soient-ils. Car Mario n'occupe pas seul les premiers plans (à la différence du père joué par Romain Duris dans Nos batailles, confronté à une situation similaire) : le film ménage de la place aux filles, dans leur émancipation de l'âge d'enfant, leur confrontation aux chamboulements multiples secouant par ailleurs l'adolescence (premières amours, les désir d'indépendance).
C'est ça l'amour doit beaucoup à ses comédien·nes, ainsi qu'à l'osmose entre l'humanité dépenaillée de Mario et ce que dégage naturellement Bouli Lanners. La maison où le personnage campe est à son image : sens dessus-dessous mais respirant une indéniable authenticité du fait de son sympathique capharnaüm. Comme le film, en somme.
à lire aussi
vous serez sans doute intéressé par...
Mardi 22 août 2017 Un petit éleveur bovin tente de dissimuler l’épidémie qui a gagné son cheptel. Ce faisant, il s’enferre dans des combines et glisse peu à peu dans une autarcie paranoïaque et délirante. Une vacherie de bon premier film à voir d’une traite.
Mercredi 27 janvier 2016 De et avec Bouli Lanners (Fr./Bel., 1h33) avec Albert Dupontel, Suzanne Clément, Michael Lonsdale, Max von Sydow…
Lundi 20 janvier 2014 De Solveig Anspach (Fr, 1h27) avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac…