Mardi 5 mars 2019 N’en déplaise au regretté Chris Marker, le fond de l’air est plus jaune que rouge, preuve que les idéologies sont bien lessivées Et sur les écrans flotte comme un doux vent de révolte…
"Styx" : Les eaux de l'enfer
Par Vincent Raymond
Publié Mercredi 27 mars 2019 - 761 lectures
Photo : ©Benedic Neuenfels
Styx
De Wolfgang Fischer (All-Autr, 1h34) avec Susanne Wolff, Gedion Oduor Wekesa...
De Wolfgang Fischer (All.-Aut., 1h34) avec Susanne Wolff, Gedion Oduor Wekesa, Alexander Beyer…
Médecin urgentiste à Gibraltar, Rike s’embarque pour une croisière en solo vers Sainte-Hélène. Au lendemain d’une tempête, elle découvre une embarcation de réfugiés à la dérive. Ne pouvant intervenir seule, elle prévient les secours, qui lui défendent d’intervenir. Sans agir eux-mêmes…
Huis clos maritime doublé d’une tempête sous un crâne, ce drame d’une brûlante actualité oppose deux injonctions contradictoires : d’un côté l’obligation humaine et morale pour un marin (médecin de surcroît) de porter assistance à des naufragés, de l’autre la nécessité d’obéir aux commandements émanant d’une autorité officielle. Mais y a-t-il ici un choix, une réelle alternative ? Wolfgang Fischer fait en sorte que son héroïne se retrouve confrontée à un enfant à son bord : le serment d’Hippocrate l’oblige à la protection. Et, peut-être également, une forme d’instinct maternel.
Difficile de ne pas être estomaqué par Susanne Wolff, impressionnante dans ce rôle ultra-physique de Rike : la comédienne porte quasiment sans un mot l’essentiel du film. Quant à son visage, il reflète les moindres inflexions de ce cas conscience aussi épouvantable que contagieux pour le public. Éprouvant et terriblement désespérant.