"Fugue" : Fermez la parenthèse

De Agnieszka Smoczynska (Pol.-Tch.-Sué., 1h40) avec Gabriela Muskala, Lukasz Simlat, Malgorzata Buczkowska…

Sortie de nulle part, Alicja a échoué sur un quai de métro, amnésique. Deux ans plus tard, elle est identifiée par sa famille et se découvre un époux (qui a refait sa vie), un fils, des parents, une existence rangée, loin de sa nouvelle apparence plus “déstructurée“. Pourra-t-elle s’y réintégrer ?

La réelle question posée par Fugue n’est pas tant la possibilité de restaurer sa mémoire et sa vie passée, mais plutôt le droit à “l’évaporation“ telle qu’évoquée jadis par Imamura — fût-elle comme ici accidentelle. L’amnésie ayant transforme Alicja en une personne différente (et lui ayant conféré une nouvelle identité) elle se trouve confrontée à un traumatisme supplémentaire : se soumettre à un désir de conformité social qui lui est totalement étranger. Comment en effet éprouver sur commande un amour viscéral pour de parfaits étrangers ? Elle et sa famille ont fait leur deuil ; il leur est pourtant imposé de reprendre le cours de leur vie commune, comme si de rien n’était.

Déroutant, voire perturbant si l’on s’en tient aux critères habituels du récit raccommodant à tout crin le passé, Fugue s’avère en définitive une très intéressante variation sur la question de la résilience.

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