Tout sourire au milieu de ses boards, sweats et autres équipements pour skateurs, Adrien Marty a fait son bout de chemin dans les rues de Sainté. Et depuis qu'il a ouvert l'Appart Skateshop il y a douze ans et demi, tout roule pour lui !
Pour beaucoup c'est un hobbie, lui, il en a fait sa vie. Tout en tenant sa boutique l'Appart Skateshop, Adrien Marty trouve le temps d'organiser des concerts, des contests (compétitions NDLR) de skateboard et de sillonner les rues de Sainté sur sa planche, plus que sur ses pieds. Voilà un skateur aux nombreuses casquettes !
C'est dans sa Villefranche-sur-Saône natale, qu'il a découvert ce sport qu'il n'a plus jamais lâché. « J'ai commencé à rouler à quatre ans, et c'est vers quinze ans que j'ai commencé à faire des tricks (figures NDLR) » explique le jeune homme. Pour lui, le skate devient, dès lors, une véritable passion. « quand je me suis mis vraiment à skater à fond, je savais que je voulais vivre de ça » se souvient-il.
Sa première envie est de devenir prof de skate au Club Med mais « être prof de skate, ça n'existait pas vraiment à l'époque. » Loin de se laisser décourager, il trouve rapidement un boulot dans une boutique de Tassin-la-Demi-Lune. C'est en 2005 qu'il emménage à Saint-Étienne où, après deux ans, il se met à son compte en ouvrant l'Appart Skateshop.
Nouveau terrain de jeu
Pour un streeter (skateur qui pratique dans la rue, sur le mobilier urbain NDLR), nouvelle ville rime avec nouveau terrain de jeu. Et au cours des 14 dernières années, il a écumé les spots de Sainté. « mon préféré reste la Place du Peuple, révèle-t-il. C'est en plein centre-ville, le soir c'est cool, il y a du monde qui passe. » Encore aujourd'hui, il continue de pratiquer régulièrement. Pour se déplacer, bien sûr, mais aussi lors de plus grosses sessions hebdomadaires. Selon lui, « de toute façon quand tu aimes ça, tu arrives toujours à trouver du temps. »
Rapidement, avec l'association affiliée au magasin, il commence à organiser des contests dans la région. L'événement Paye Ta Tranche, qui prend place chaque année à Bizillon, à coté de Centre-Deux, en est déjà à sa 13e édition. Ce spot, qui tire avantage du mobilier urbain, « permet au spectateur comme au skateur de voir la ville sous un autre angle. » Il organise aussi les Games of Skate, des affrontements en un contre un, avec des figures au sol, ainsi que des compétitions plus classiques au skatepark de la Plaine Achille.
S'il ne participe pas aux compétitions qu'il organise, cela ne l'empêche pas d'aller se confronter à des riders à l'autre bout du monde. Par exemple, lors de compétitions en Indonésie il y a deux ans, où il a décroché une troisième place. « Les gens sont meilleurs en Europe qu'en Indonésie, où le skate commence tout juste à se développer. Du coup, là-bas, c'est un peu plus facile pour moi. »
Il n'est pas obligé de monter sur sa planche pour prendre part aux compétitions. « Ça m'est arrivé d'être speaker ou juge », raconte-t-il. C'est cependant un rôle qu'il refuse de remplir lors de ses propres événements. « Quand j'organise un contest, je ne suis pas juge parce que j'ai des gars à moi qui concourent. Je serais difficilement impartial pour juger mes riders. » Par "ses riders", il entend les jeunes skateurs qu'il sponsorise avec son magasin.
Un coup de pouce aux jeunes
Parmi ceux qui roulent aux couleurs de l'Appart, on retrouve Arthur Fontis, originaire de Mâcon ainsi que les Stéphanois Baptiste Costes, Benjamin Raitano et Romain Marinelli. « C'est bien d'avoir des skateurs qui représentent le magasin. C'est bon pour la communication tout simplement », précise Adrien.
Et cela lui permet également de soutenir des skateurs au talent prometteur. « Je leur donne du matos et ils ont une remise annuelle au magasin. Comme ils passent beaucoup de chaussures et de boards, leur pratique leur coûte moins cher comme ça », détaille le sponsor. En plus, cela leur donne un peu plus de visibilité. Je les booste un peu sur les réseaux sociaux. Ils participent aux contests et cela leur ouvre les portes vers d'autres marques. Arthur Fontis est chez une marque de board qui s'appelle Diligence, chez Adidas pour ses chaussures. Quant à moi, je l'aide pour le reste. »
Le jeune homme qui rêvait d'enseigner le skateboard pour partager sa passion s'est trouvé une autre vocation. Au lieu d'initier les débutants, il permet aux jeunes talents locaux d'exister dans une pratique où devenir pro n'est pas chose si aisée.