Pop / Après des expériences au sein d'Elephanz, Pegase et Rhum for Pauline, Thibaud Vanhooland s'est envolé en solo avec le projet Voyou. Coloré mais aussi profond, l'univers de ce jeune auteur, compositeur et interprète est intéressant. Rencontre avec un artiste qui en a sous le pied.
Thibaud, l'environnement et la musique que tu proposes sont finalement un peu en contradiction avec ton nom de scène et tes paroles qui traitent d'une vie citadine parfois cruelle, sans jamais pourtant sombrer dans le cynisme ?
Je pense qu'il y a de tout dans la musique comme dans les paroles. Parfois des paroles tristes sur fond de musique plutôt joyeuse, parfois l'inverse, je n'ai pas trop de règle la-dessus tant que les deux se repondent le mieux possible.
Tu avais déclaré à nos confrères de France Info : « J'ai beaucoup de mal à laisser des gens toucher au moindre arrangement, j'ai une idée très précise de la musique que je veux faire ». Du coup, as-tu tout contrôlé dans le détail pour ton album "Les Bruits de la ville" ?
Oui beaucoup. Après, j'ai quand même coréalisé le disque avec Antoine Gaillet et Diogo Strauss, mais je suis arrivé en studio avec des morceaux deja très arrangés et très proches de leur version finale. Cela nous a laissé le temps de travailler le son, les textures, et d'aller chercher encore un peu plus loin dans les arrangements pour que chaque morceau transmette le plus justement possible l'emotion du texte.
Dans cet album, ce sont Lille, Nantes et Paris qui t'ont inspiré ?
Oui forcément, mais aussi les gens qui y habitent ainsi que toutes les autres villes ou campagnes du monde entier dans lesquelles j'ai mis les pieds pendant cette période.
Je ne fais pas la musique la plus facile aujourd'hui pour espérer avoir du succès
Tu traites de l'amour, de l'ennui, des questions existentielles... bref de tout ce à quoi la jeunesse est confrontée à un moment ou à un autre. C'est aussi une raison pour laquelle ta musique résonne si bien auprès du public ?
Disons qu'on est effectivement traversé par plein de questions existentielles sur le monde qui nous entoure. Pour autant, la musique n'a jamais autant parlé de l'ego. On parle de soi, de ses problèmes, on raconte sa vie, et j'avais plutôt envie de raconter des choses plus communes à tout-un-chacun. Je ne fais pas la musique la plus facile aujourd'hui pour espérer avoir du succès, mais cela me libère un peu des codes et me permet de me sentir complètement libre dans l'écriture. Je pense que les gens ressentent cette liberté et ça leur donne envie d'écouter.
Que t'ont apporté tes expériences au sein d'Elephanz, Rhum for Pauline et Pegase ?
Chaque groupe m'a apporté quelque chose de très diffèrent. Elephanz le sens de l'efficacité et de la mélodie, Pegase le sens de l'importance de chaque son, de chaque texture, et Rhum for Pauline le sens du travail, de la scène et de la démerde. Dix ans à apprendre le métier de musicien sous toutes ses facettes.
Ton univers coloré se retrouve-t-il également sur scène ?
Oui, mais je vous laisse la surprise de venir le decouvrir par vous même !
Voyou + La Belle Vie, vendredi 13 décembre au Fil