Lundi 28 mars 2022 Au moment d’accomplir son devoir civique, le citoyen trouve avec Le Monde d’hier et En même temps deux films entrant spectaculairement en résonance avec les problématiques politiques et politiciennes hexagonales. Quand le cinéma raisonne davantage...
Qu'est-ce qu'on a tous fait au Bon Dieu : on peut s'en passer
Par Vincent Raymond
Publié Mardi 5 avril 2022
Photo : ©Avalon
Sorties du 6 avril / Parmi les sorties ciné du 6 avril, il y a les films qui méritent le déplacement... Et les autres.
À voir
★★★☆☆ Libertad
Comme chaque été, Nora part en vacances en famille chez sa grand-mère. Une surprise l'attend cette année : l'arrivée inopinée de Libertad, la fille de l'employée de maison colombienne. Au début distantes, les deux ados que tout oppose vont devenir inséparables...
Ce premier long métrage subtil explore une double période temporelle — pas seulement parce qu'il suit deux personnages — : d'abord l'été, dans ce qu'il offre comme sensations entre torpeur, silence du jour et frénésie ou douceur de la nuit. Et puis l'adolescence, âge charnière où l'on se situe systématiquement “entre deux”, l'on accède aux fruits défendus et se passe de demander des autorisations. Âge d'une autonomie relative et d'un ennui certain quand les désirs ne sont pas exaucés. Clara Roquet l'évoque par petites touches dans ce rapprochement des contraires, miroir assez cruel de la démarcation sociale entre les deux copines (ainsi que de la prise en compte du fossé les séparant) : les regards et les non-dits suffisent. La cinéaste fait preuve d'une égale délicatesse pour figurer par l'ellipse et la poésie l'effacement de la grand-mère à la mémoire défaillante. Une réalisatrice à suivre.
Un film de Clara Roquet (Esp.-Bel., 1h44) Avec María Morera, Nicolle García, Vicky Peña...
On peut s'en passer
★☆☆☆☆Qu'est-ce qu'on a tous fait au Bon Dieu ?
Pour célébrer leur 40 ans de mariage, les Verneuil ont convié tous les parents de leurs gendres, au grand dam de ceux-ci et naturellement de Claude qui ne voit en eux que des cuistres pique-assiettes tout juste bons à saper sa tranquillité. En parallèle, leur fille Ségo attire enfin l'intérêt d'un richissime collectionneur d'art. Il y a (forcément) anguille sous roche...
De l'humour scrogneugneu qui ne déparerait pas les pages d'un almanach Vermot 2.0, des résidences — pardon : des domaîîînes — façon gentilhommières en vente dans les dernières pages glacées des magazines, des grimaces outrées et des tromperies putatives comme au boulevard, du cliché plus ou moins sur tout le monde pour être sûr de ne pas être taxé de racisme... La recette ayant fonctionné par deux fois, il est financièrement humain de retenter sa chance. À part cela, rien de nouveau à signaler, si ce n'est que Julie Piaton a déclaré forfait et se trouve donc substituée par Alice David. Michael Gambon ne devait pas être disponible.
Un film de Philippe de Chauveron (Fr., 1h38) Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan...
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