Notre avis / Petit frère de Gonzague Burger Maison Gourmande, le restaurant ouvert l’été dernier transforme ses clients en “globe-fooders”, sur un service en 3 temps.
A regarder la carte de Gonzague l’Explorateur, 23 rue Pointe-Cadet, on a envie de binge-watcher tous les items du menu en VO. En ce lieu où « notre sortie mensuelle entre filles » a jeté son dévolu, il va pourtant falloir choisir. Le serveur, patient et pas avare d’explications, s’y prend à deux fois pour noter notre commande. Les propositions détonnent de nos cantines habituelles : terrine de queue de bœuf mode thaï, tigre qui pleure…c’est la chronique d’un dépaysement annoncé.
Passage obligé pour les amateurs d’os à moelle
Il faut dire qu’on est aussi subjuguées par ce décor qui fait entrer beaucoup d’exotisme sud-américain aux portes de Chavanelle. Mention spéciale pour le masque énorme derrière le comptoir, une sculpture de Pachamama, déesse de la fertilité chez les Incas, qui ne laisse pas indifférent. On pourrait croire qu’elle veille aussi sur la créativité du chef qui œuvre méticuleusement en cuisine.
Nous sommes confortablement installées sur les chaises en rotin, à boire (avec modération) du prosecco remixé en Spritz quand arrive, pour la première d’entre nous, le gigantesque empanadas au bœuf et raisin, bien doré et servi sur une sauce tomate qui rappelle celle de la salsa mexicaine. Délicieux ! L’os à moelle en gouttière et son foie gras, pour les deux autres, tire vraiment son épingle du jeu. Déjà, parce que la présentation est réussie, et que le beau ajoute souvent au bon, mais aussi parce que la spécialité se fait plutôt rare au restaurant et que nous saluons le parti pris en cuisine.
Tout juste pour le phô
Les palais sont conquis par cette mise en bouche généreuse, mais Gonzague rempile avec le plat de résistance. On se dit alors qu’on aurait dû prendre une entrée pour trois pour garder de la place pour le boudin blanc aux truffes bien crémeux, spécialité du soir et, le pot aux feu vietnamien, servi à rabord de l’assiette. Avec une viande fondante dans un bouillon aux épices justement dosé et très parfumé, ce phô twisté à la française s’apparente à ces plats réconfortants qu’on déguste bien chaud, avec allégresse.
Les becs sucrés de la bande termineront par la pavlova aux fruits rouges et la mousse au chocolat au lait, addictives, si on en croit le rythme de leur coup de cuillère. La note est un poil plus élevée que dans nos habitudes, mais pour la qualité et la quantité, on conseille l’adresse les yeux fermés.