Place aux “Classics”

Festival Lumière / Outre le Prix décerné à Tim Burton et ses grandes rétrospectives, le Festival Lumière fourmille de programmations parallèles et complémentaires, cartographiant l’immensité d’un 7e Art devenu patrimoine. Ou plutôt, classique.

On n’en finira jamais de redécouvrir des films. Qu’ils aient connu bonne ou mauvais fortune dans les salles lors de leur sortie, certains se trouvent aujourd’hui égaux face aux outrages du temps (voire de l’oubli) et nécessitent d’impérieuses restaurations à l’instar des toiles de maîtres. Lorsque celles-ci sont accomplies, ils peuvent renaître sur grand écran, avant de revivre ailleurs. Comme Cannes ou Venise,  Lumière dispose d’un label “Classics” réunissant une trentaine d’œuvres fraîchement ressuscitées.

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Les films hongrois d’André de Toth y figurent aussi bien que d’anciens Prix Lumière (The Outsiders : The Complete Novel de Coppola, 1983 ; Paris brûle-t-il ? de Clément mais scénarisé par le précédent, 1966 ; Larry Flynt de Forman, 1996 ; Histoires extraordinaires de Vadim, Malle et Fellini avec Jane Fonda, 1968) ou des rappels d’hommages effectués lors d’éditions précédentes (Cayatte, pour le diptyque Françoise/Jean-Marc ou La Vie conjugale, 1964). C’est aussi l’occasion de rendre hommage à des cinéastes récemment disparues telles que Marion Hänsel (Les Noces barbares, 1987) ; Sidney Poitier (Buck et son complice, 1972) ou naturellement Bertrand Tavernier (Autour de minuit, 1986).

Passé recomposé

Au-delà de cette dimension “commémorative”, la qualité principale de cette sélection est sa variété, balayant un spectre temporel aussi large qu’elle couvre tous les registres. On appréciera ainsi de profiter de grands spectacles à leur juste dimension (qui voudrait voir sur son smartphone Le Dernier Empereur de Bertolucci, 1987 ; Le Voyage fantastique de Fleischer, 1966 ; Ludwig de Visconti, 1973 ou  Lost Highway de Lynch, 1997 ?) ; de savourer des joyaux de cinémathèque à leur place (Mauvais sang de Carax, 1986 ; Mes petites amoureuses d’Eustache, 1974, tout juste montré à Venise ou Casablanca de Curtiz, 1942).

Et surtout, on mesurera sa chance de trouver des raretés pour certaines invisibles depuis des lustres. C’est le cas d’un Chabrol écrasé par les succès de ses deux œuvres précédentes (Que la bête meure et Le Boucher), La Rupture (1970) porté par Stéphane Audran et Jean-Pierre Cassel, adapté de Charlotte Armstrong — également autrice de Merci pour le chocolat. Ou encore de Vivre pour vivre (1967) de Claude Lelouch avec Montand, Girardot et Candice Bergen (photo), immédiatement tourné après le raz-de-marée Un homme et une femme, dont on a oublié qu’il fut, comme le précédent, Golden Globe du film étranger — mais candidat malheureux à l’Oscar. Notons au passage que Lelouch sera présent pour en parler. Lui aussi est un classique.

Festival Lumière
En divers lieux de la métropole lyonnaise du samedi 15 au dimanche 23 octobre

 

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