Mardi 26 avril 2022 Toujours là, ces types en costards Paul Smith et pompes en cuir qui brille. Toujours là, ces poignées de mains viriles à qui serrera le plus fort. Toujours là, (...)
Coups de coeur / Figure de l’esprit rock stéphanois, ancien patron d'un célèbre club dédié au genre, Julien Haro nous fait désormais l’immense honneur d’une chronique mensuelle dédiée à ses coups de cœur musicaux. Branchez vos amplis !
Ah, le mois de décembre, ses lumières et sa traditionnelle orgie consumériste ! Mais la fin de l'année ne se résume pas qu'à un échange de cadeaux mal controlé, elle se meut également en moment parfait pour vous faire part des trois disques qui auront le plus usés ma platine au cours de ces douze derniers mois.
Suivi par les amateurs de post-punk depuis leur premier opus en 2018, Bodega, mené de mains de maîtres par son couple leader Ben Hozie et Nikki Belfiglio, a livré le 11 mars son deuxième album, Broken Equipment. Projet art-rock à l'irréfragable énergie punk, ce nouvel essai dévoile douze titres aux textes hautement politiques et à l'atmosphère new-yorkaise indéniable, mélangeant habilement les influences de Talking Heads, The Fall, LCD Soundsystem ou encore du légendaire Velvet Underground.
Publié le 25 février, I'm Not Sorry I Was Just Being Me, premier album de King Hannah a conquis les critiques. Duo de Liverpool formé par Hannah Merrick et Craig Whittle, la formation anglaise explore un univers mélancolique lancinant, naviguant de manière sensible entre blues fiévreux et trip-hop mystique. D'une élégance rare, et doté d'une atmosphère absolument fascinante, cet album est fait pour tous les fans de Mazzy Star et de la grande Polly Jean Harvey.
Enfin, comment ne pas dédier quelques lignes à l'une des sorties majeures de cette année 2022, le troisième album des dublinois de Fontaines DC, Skinty Fia. Opus revendicatif et définitivement engagé, la nouvelle production des fers de lance du post-punk irlandais s'écoute comme une ode à la culture de leur pays. D'une mélancolie maitrisée, Fontaines DC met légèrement de côté le punk incisif de ses débuts pour laisser la place à une poésie désabusée à l'accent coldwave prononcé.
La charge émotionnelle est là, la trajectoire du groupe est passionnante et la voix de Grian Chatten est magnétique.
Bien entendu, j'aurais pu citer de nombreuses autres sorties, du premier album de Yard Act, Overload, au dernier projet du génie Thom Yorke avec la formation The Smile, mais ma préférence ira à ces trois albums majeurs, et surtout à trois jeunes carrières à suivre avec délectation sur les prochaines années.
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