Photo argentique / Le photographe stéphanois Louis Perrin prépare en centre-ville l'ouverture d'un tout nouveau lieu dédié à la pellicule et au tirage argentique, Jeito, un local pour pratiquer ou apprendre la photo analogique. Maxime Pronchery y installera la première exposition avec ses remarquables images d'Istanbul.
Dans un monde où le flux d'images ne cesse de croître, où les smartphones chamboulent les pratiques sans forcément tirer la photographie vers le haut, les marques historiques d'appareils semblent pour le moins déboussolées.
La production de reflex numériques Canon et Nikon s'éteint au profit de celle des hybrides à visée électronique, chez Fujifilm et Hasselblad le moyen format affiche des capteurs de 100 mégapixels et Leica se paie le luxe de relancer la fabrication de son mythique M6 télémétrique argentique. Si le petit monde de la Lomography reste une niche avec le revival de Polaroid, la photo instantanée n'a quant à elle pas dit son dernier mot !
Une boutique-labo-studio-galerie
Dans ce contexte, Jeito s'apprête à ouvrir ses portes, à l'initiative de Louis Perrin, un photographe stéphanois parti vivre quelques années au Brésil avant de revenir installer son activité dans sa ville natale. Inoccupé depuis fin 2020 au 15 rue de la Résistance, l'ex local d'ACTIS est en travaux : Louis y termine l'aménagement des 60 m2 qui s'organiseront autour d'un laboratoire (développement et tirage), d'un espace studio (prise de vues) et d'une zone d'exposition. Du matériel argentique sera également proposé à la vente. Une adhésion à durée variable permettra de réserver des créneaux sur le site web.
Progressivement s'ouvriront la location du studio ou d'un scanner à négatifs et, dès février, des ateliers d'initiation à la photo argentique. Deux photographes référents prêteront main forte au gérant : Jean-Pierre Rigaud et Maxime Pronchery. Ce dernier essuie les plâtres avec la première des 4 expositions annuelles.
Bosphore
Le photographe Jean-Christophe Béchet affirme que « les plus beaux voyages sont ceux qui ont pour guide un écrivain, un musicien ou un photographe ». Maxime Pronchery a lui vécu un choc esthétique en parcourant les images d'Alex Web dans le livre Istanbul City of a Hundred Names, publié en 2007. L'artiste américain y révèle sa fascination pour la double appartenance d'Istanbul à l'Orient et à l'Occident, entre modernité et tradition.
Dès lors, Maxime s'intéressera à la culture ottomane à travers la littérature ou le cinéma, se documentant comme il l'avait fait pour ses précédents périples dans les Balkans et dans la région israélo-palestinienne. S'en suivront trois voyages à Istanbul entre 2008 et 2022, au fil desquels l'artiste fera évoluer son matériel, de la pellicule moyen format au numérique, en passant par le 24x36. Lors de son dernier séjour, Maxime a circonscrit son périmètre autour du quartier de Galata, où le pont du même nom enjambe la Corne d'Or. Entre le va-et-vient des vapurs, les pêcheurs et les restaurants, l'endroit grouille de vie sous le regard du Stéphanois.
Au gré de ses errances photographiques, Maxime a saisi reflets et silhouettes dans la lumière mordorée des fins d'après-midi, composant parfois un cadre dans le cadre. L'exposition inaugurale de Jeito comprendra ainsi une trentaine de tirages, tant en couleur qu'en noir & blanc, dans lesquels l'influence de Web s'efface derrière le talent de Pronchery.
Ouverture de JEITO et exposition de Maxime Pronchery, courant janvier, 15 rue de la Résistance à Saint-Étienne