District 9

De Neill Blomkamp (Afrique du Sud-Nouvelle Zélande, 1h50) avec Sharlto Copley, Jason Cope…


Retrouvant l'esprit originel de la science-fiction, Neill Blomkamp réalise avec District 9 une authentique parabole de notre présent, où un ghetto de Johannesbourg n'est pas occupé par des noirs, mais par des aliens. Leurs mœurs jugées sauvages par les autochtones provoquent l'ire de la population, et le gouvernement délègue une entreprise privée, la MNU, pour exiler les gêneurs en rase campagne. Dans sa première heure, District 9 est un objet résolument contemporain, constitué de fausses interviews et de reportages sur le vif, où les créatures se fondent dans le décor, quidams indésirables d'une grande machine médiatico-politique cherchant à s'en débarrasser. Le long récit de leur tentative d'expulsion est assez sidérant, narrativement et visuellement, tout comme l'idée de faire du protagoniste un parfait connard, à moitié débile et profondément «raciste» envers les aliens. Là où le bât blesse, c'est quand cette série B inventive se mue en blockbuster guerrier et agressif. Blomkamp est alors plus proche de Michael Bay que de Carpenter. Machines destructrices, design sonore assourdissant, caméra secouée, c'est Transformers en plus gore et plus rugueux, mais avec le même horizon de fun décérébrant et la même morale du sacrifice et de l'union des contraires. Des prototypes d'inspiration hollywoodienne que cette production Peter Jackson semblait fuir au premier abord…
CC


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