Les affleurements de Jean-Michel Meurice


Galerie / Jean-Michel Meurice, né à Lille en 1938, est un plasticien mais aussi un réalisateur de documentaire reconnu et l'un des fondateurs de la chaîne de télévision Arte qu'il dirigea de 1986 à 1989. Il fut proche du mouvement Support-Surface (né en 1969 autour de Daniel Dezeuze, Vincent Bioulès, Claude Viallat...). Mouvement qui veut dépasser l'image et la représentation pour ne se préoccuper et ne créer qu'à partir des matériaux élémentaires de la peinture : toiles, châssis, cadres, motifs simplifiés... Dans les années 1970, Meurice utilise toutes sortes de surfaces (toiles trouées, carton, aluminium, vinyl) et y trace des lignes (courbes, rectilignes) de couleurs pures. Il travaille aussi sur les charnières et les angles de murs ou de plafonds, s'inspire des tissus coptes, des fresques romanes, des rouleaux Genji japonais... Depuis quelques années, l'artiste met un peu d'eau dans son vin d'abstraction et d'expérimentation, pour faire «pousser» sur ses toiles quelques fleurs et plantes : des ipomées, des arethusas, des cyclamens qui donnent leurs noms au titre de l'exposition. Elles éclosent en lignes fragiles et pâles sur des fonds abstraits et très colorés. «La réserve parlait d'une absence du monde, les tableaux actuels célèbrent son retour. C'est que depuis quelques années, l'œuvre de Meurice a choisi de prendre le parti du plaisir, et d'abord celui du plaisir de peindre, contre le parti du retrait», écrit Daniel Abadie. JED

«Ipomées, Aréthusas et Cyclamens», Jean-Michel Meurice
À la galerie Bernard Ceysson, jusqu'au samedi 19 mars. Puis “Bagarre générale”, du 24 mars au 15 mai, pour le 5e anniversaire de la galerie avec Daniel Dezeuze, Claude Viallat, Patrick Saytour...


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