Soirée à part : Ibrahim Maalouf


De Sting à Arthur H, de Disiz la Peste à Mathieu Chedid, d'Amadou & Mariam à Vanessa Paradis, on ne compte plus les collaborations du trompettiste Ibrahim Maalouf qui en font, depuis plusieurs années, un des musiciens les plus sollicités sur scène comme en studio, dans les styles les plus diverses. Pourtant, qu'il ait aussi accompagné Vincent Delerm ou Enrico Macias, on ne s'en soucie guère puisque ce sont les compositions personnelles du trompettiste qui nous intéresseront ici. Après le prometteur Diasporas en 2007 puis le quelque peu déroutant Diachronism en 2009, le somptueux Diagnostic, troisième et dernier volet d'un étonnant triptyque, est arrivé il y a quelques mois dans les bacs. A l'image de ce dernier enregistrement, la venue du trompettiste pour la première fois à Saint-Étienne donnera l'occasion de découvrir toute la singularité de ce musicien inclassable. Car les univers de Maalouf sont multiples tant il passe et repasse sa trompette à quart de ton (inventée par son père) à travers le prisme du jazz, du classique, des musiques du monde, du rock, de l'électro, et même du rap ! Dans ses toutes nouvelles orchestrations, Maalouf avoue lui-même « ne rien s'interdire ». D'irruptions balkaniques en sonorités cubaines, des batucadas brésiliennes jusqu'à un malicieux clin d'œil au heavy métal, l'exubérance et l'euphorie de ce nouveau répertoire promet un concert d'une rare intensité. Mais le musicien sait aussi se montrer plus profond, plus introspectif, ose s'asseoir derrière le piano, ose même donner de la voix, livrant de nouvelles sonorités, semblant encore chercher sa juste identité entre ses origines libanaises et la France, son pays d'adoption, entre ses profondes attaches orientales et cet occident qui lui a offert la plus belle émancipation artistique. Un concert à ne rater sous aucun prétexte !

Dimanche 22 janvier au FIL


<< article précédent
Les Jazzeries d'Hiver, un festival qui n'a pas froid aux yeux