L'âge de raison ?

Il paraîtrait que la plume de ce cher Aldebert serait plus affûtée sur son sixième album «Les Meilleurs Amis». Le mieux était encore de questionner l'intéressé sur cette évolution, au cœur d'un album pourtant toujours empreint des thèmes qui lui sont chers, comme l'amitié, l'amour, «le temps qui passe»…


On retrouve les mêmes thèmes sur votre nouvel album, pourtant vous-même parlez d'une évolution dans votre écriture…
Oui, c'est vrai que je suis toujours sensible aux mêmes thématiques, pourtant on pourrait dire que cet album est plus «social». Je ne suis pas un chanteur engagé, et je ne fais pas de politique, mais il est vrai que le contexte m'amène à d'autres choses, même si mon univers reste le même.

Vous évoluez aussi musicalement…
Effectivement, une nouvelle collaboration avec Hubert (Harel, ndlr), un multi-instrumentiste, a notamment permis de trouver des formes plus intéressantes pour la scène. C'est quelqu'un qui fait de la musique tout le temps, et sur scène on ressent une fluidité, une aisance qui apporte beaucoup au spectacle. C'est Clarika qui me l'a présenté et j'en suis très heureux. 

Des chansons comme «Mon Homonyme» sont clairement plus engagées, est-ce que c'est  en prenant de l'âge qu'on arrive à ça ?
Sûrement, oui. Jusqu'à maintenant on me disait que je faisais de la chanson enthousiaste, ce qui bien sûr ne me dérangeait pas. Mais c'est vrai que plus j'avance et plus j'ai envie d'aborder des thèmes sombres. Ce n'est pas une démarche réfléchie, c'est certainement qu'en avançant je deviens plus sensible.

Sur votre site on peut trouver des vidéos un peu loufoques, en forme de parodie, à propos de la tournée. Est-ce que ça résume votre état d'esprit lors des concerts ?
Intégrer des médiums divers dans mon travail me ramène à mes premiers amours. Je faisais du montage vidéo pour des amis, aujourd'hui ça me permet de trouver plus de liberté et d'aborder d'autres formes dans mon travail. C'est tout à fait l'état d'esprit de la tournée, qui est festive évidemment, mais aussi plus interactive, avec des vidéos diffusées sur écran géant. Elles forment un vrai lien avec le spectateur et ne se contentent pas d'illustrer les chansons. Cela permet même un duo virtuel avec Le Forestier, c'est dire à quel point ça apporte à la mise en scène. C'est plus théâtral, je trouve un vrai plaisir dans ce travail.

Que nous réserve le concert au Fil ?
Il y a plus de deux heures de show ! On jouera l'intégralité du dernier album évidemment, et surtout des versions tout à fait inédites d'anciens titres. Encore une fois, on s'est beaucoup amusé à retravailler ces morceaux, par exemple en jouant à deux accordéons. C'est une belle façon de les faire revivre.

Aldebert
au Fil, s
amedi 17 mars 2012 à 20h30


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Une «Nuit Zébrée» fin avril