«Revenir à une organisation plus humaine»

Le programmateur du Paroles & Musiques, Simon Javelle, revient avec nous sur l'organisation de la 21e édition du festival cette année. Une édition qui revient à une taille plus habituelle. Propos recueillis par Nicolas Bros


Quelle orientation avez-vous souhaité donner à la programmation de Paroles et Musiques cette année ?
Après les 20 ans du Festival l'année dernière qui nous ont permis de faire une grosse édition, nous sommes revenus cette année à une organisation plus “humaine“. Nous avons tout de même accentué cette année le côté découverte et “pas entendu à la radio“. Il y a toujours des têtes d'affiches dont on a besoin pour attirer un public large mais nous avons programmé des artistes encore assez confidentiels jusqu'à aujourd'hui. Par exemple, la création de la scène gratuite de la Ville de Saint-Étienne permettra à dix artistes de se montrer au public stéphanois. Au Magic Mirrors, ce ne sont pas forcément des découvertes qui se produiront mais des artistes peu médiatisés. La mission d'un festival comme le nôtre est d'être derrière eux et de les soutenir.

Vous avez un budget de l'ordre de 750.000€ et près de 60% d'auto-financement, comment a évolué ce montant au cours des années ?
Nous étions à 40% d'auto-financement il y a encore cinq ou six ans de ça. Les subventions baissent et nous le comprenons. Nous savons que le montant des subventions a atteint un sommet il y a quatre ans environ. Mais cela engendre des risques plus importants pour nous car nous reposons beaucoup sur la billetterie. De plus, le sponsoring privé n'est pas à la hauteur du festival.

Qu'est-ce qui vous a décidé à revenir à un festival « plus petit » ?
Nous essayons de limiter les risques. L'année dernière, nous nous sommes faits peur. A J-15, nous pensions faire un gros déficit. Nous avons réduit volontairement la voilure cette année. Nous souhaitions également revenir vers le Palais des Spectacles qui possède une jauge plus adaptée à notre festival. Ensuite, nous avions quittés contraints et forcés la plaine Achille il y a trois ans. Il était normal de revenir installer notre village sur le parc François Mitterrand qui vient d'être inauguré. Cela nous permet de nous rapprocher du Fil, structure avec laquelle nous espérons créer un lien de plus en plus fort.

L'affaire Sexion d'Assaut a-t-elle eu des répercussions sur l'organisation de l'édition 2012 ?
Il n'y en a pas vraiment eu pour le moment. Peut-être que cela arrivera mais l'affaire est passée pour nous. Je n'ai absolument aucun regret. Je suis même fier que l'on ait tenu tête à celles et ceux qui voulaient nous empêcher de programmer le groupe. Ce qui nous a le plus embêté, c'est que l'on ne nous ait pas fait confiance alors que l'on voit aujourd'hui les très bons résultats du groupe.

Le fait de revenir à un festival de plus petite envergure n'a donc rien à voir avec cette affaire ?
Non, pas du tout. Cela n'a rien à voir. C'est un choix volontaire de notre part. Le seul regret que nous avons vis-à-vis de cette affaire est que certaines personnes soient allées trop loin sur ce sujet.


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