Le jardin des merveilles

Mustapha Kerroua, parle avec ferveur et conviction du festival qu'il organise avec sa solide équipe de bénévoles.  Directeur artistique de la Rue des Artistes depuis l'origine, il ne cesse de revenir sur les motivations de départ «  Quand on a créé l'association Atout Monde en 1996, on avait l'idée de mettre en place un événement culturel qui pourrait donner une identité à Saint-Chamond, un peu comme Angoulême et la BD. On ne voulait pas d'un truc fermé dans une salle, mais d'une animation pour  la population, qui permette l'accès à la culture pour tous. »
Afin de se démarquer, ils décident d'associer à la musique les arts de la rue, et les arts plastiques. « Petit à petit, nous sommes arrivés à un équilibre entre ces trois médiums d'expression, avec en  2012 treize groupes de musique et treize compagnies de rue. »

« Notre festival c'est la France »

Porte parole un brin militant, Mustapha est particulièrement fier de sortir du rang  « nous avons réussi pendant toutes ces années à ne pas avoir d'étiquette. Nous sommes un festival sans chichi, qui appartient à son public et n'a pas vocation à faire du profit. »
Fort d'une remise en question permanente et avec la préoccupation de fédérer les publics,  le festival se réinvente à chaque édition « on s'efforce année après année d'avoir une programmation inédite (Yuri Buenaventura tête d'affiche le samedi n'a que 15 dates en France) qui pousse à la curiosité et au mélange. En 2009, on a pris le pari de faire jouer le même soir Bill Deraime, chanteur de blues des années 70 et Didier Wampas, chanteur de rock des années 2000. Et bien 6000 personnes étaient devant la scène. On a vue une population magnifiquement métissée entre des jeunes et des anciens. On a réussi ce challenge là. »

« L'important, c'est de rapprocher les gens »

L'association Atout Monde a très vite noué des relations avec les écoles, les centres sociaux, les structures de quartiers, pour que le festival s'ancre au cœur de la population Saint-Chamonaise. Aujourd'hui, il est l'un des moment phares dans la vie culturelle locale. Accueillant, prés de 12000  spectateurs sur trois jours (62% de ligériens, 25% de Rhône-Alpins, le reste de France et d'étranger), la Rue des Artistes est donc également rentable pour la ville. Les gens semblent s'être vite habitués et vite appropriés ces trois jours de fête destinés à tous « imités depuis, nous avons été précurseurs en aménageant un espace « famille » qui met à disposition des parents tout ce dont ils ont besoin pour leurs chérubins : couches, lits ou chauffe biberons ». Enfin, ne faut pas omettre de préciser qu'en 2012, le Festival dure un jour de plus, donnant carte blanche à de jeunes Saint-Chamonais « il y a un an, trois petits jeunes sont venus me solliciter voulant organiser un événement à leur image. Déçus des prog et des prix des concerts en général, ils se sont donnés à fond pour monter leur projet. La Rue des Artiste les a épaulés, mais ils se sont démenés seuls et n'ont jamais baissé les bras. L'équipe a même grossi pour atteindre 18 « gamins » super motivés.» Grâce à eux, nous pourrons notamment découvrir sur scène, et en avant première, le nouvel album de Barrio Populo qui sortira le 18 juin.

Il y a des festivals qui portent le nom d'une ville, mais il y a aussi des villes portées par leur festival. C'est un peu le cas à Saint-Chamond, qui en plus de sa gare aux deux minutes d'arrêt, et de ses nombreux vestiges d'usines, est désormais fréquenté pour sa célèbre Rue.

La Rue des Artistes
Jardin des plantes de Saint-Chamond
Du 14 au 17 juin