Un petit coin de parapluie pour un public conquis

La compagnie Halte en fait justement une à l'Horme afin de terminer le second opus de leur dernière oeuvre "Le marchand de parapluie". Dès septembre le public pourra venir applaudir le premier opus pour reprendre rendez-vous en mai afin de voir le second. Coup de coeur de saison pour une compagnie made in Loire.


C'est encore Caroline Agher, chargée de la mission Culture à l'Horme, qui en parle le mieux. "On est tombé sur une pépite, un OVNI". L'envie d'aider un projet soutenu par le dispositif "Loire en sène". Elle évoque la beauté plastique et subjuguante que Grégoire Béranger a insufflé dans sa mise en scène. Le metteur en scène de la compagnie s'est attaqué à un chantier gigantesque en désirant monter cette "épopée musicale, diluvienne et fantastique". Le musicien, le poète et le rêveur se retrouvent associés dans cette oeuvre et reflettent les différentes facettes de celui qui sut tant porter "La rouille". Le marchand de parapluie c'est l'envie d'offrir au public une oeuvre ludique, accessible et populaire "mais pas populo". Cela tient du fait que c'est une aventure relevant du théâtre musical, un genre trop décrié et pas assez mis en valeur pour le metteur en scène. Alors qu'au travers des différentes compositions jalonnant les opus, la musique ouvre cette porte sur ce que Grégoire Béranger appelle "la boîte à fantasmes". Des fantasmes diluviens, ça coule de source! Le parapluie n'est pas de trop. De cet objet du quotidien à l'attrait esthétique et pratique est né un univers réunissant des personnages hauts en couleur. Autour d'une équipe de comédien à la couleur locale prononcée ( Barbara Galtier, Noël Faure, Aurélie-Nadia Pirrera, David Fournier) l'alchimie se crée: " c'est un peu comme si on avait pris des personnages de Kusturica et qu'on les mettait dans un film de Burton, ou bien un Walt Disney avec des héros sous ecstasy...".

Vous reprendrez bien quelques gouttes?

Il se dégage aussi quelque chose de l'ordre du conte. Il y a un écho du Magicien d'Oz et de Alice aux Pays des merveilles même si Grégoire Béranger site volontier Terry Gilliam, un des gourous des Monty Pythons. Ainsi dans ce premier opus, une malédiction va toucher nos personnages qui ont eu la malchance de toucher un parapluie maudit. Le reste tient dans une succession de tableaux joués, chantés, chorégraphiés. Voilà l'OVNI qui réapparaît ! De la volonté de faire du théâtre musical Grégoire Béranger transcende les frontières et plonge le spectateur dans un univers à la croisée du cirque, du théâtre classique et du music hall. L'écriture est belle, la musique efficace. On saluera la relation au métronome de Grégoire Béranger avec Aurélien Pommiers. Car si loin de chanter comme des casseroles pour se battre contre les tempêtes, les comédiens chanteurs sont accompagnés d'un quatuor de cuivre. Du coup on en redemande et on aura la joie de découvrir en 2013 le second opus "Sous les gouttes" avec une écriture plus épurée. Bonne embarcation sous et sur parapluie pour une aventure cette fois en pleine mer.

Le marchand de parapluie
le 29 septembre, 20h, espace culturel La Buire, L'Horme, le 18 janvier, 20h30, espace culturel de la Ricamarie

Sous les gouttes
le 25 janvier 20h30, espace culturel de la Ricamarie, le 24 mai, 20h, espace culturel La Buire


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