La manœuvre en a laissé plus d'un pantois. Fini la chute finale emballé dans des airbags comme ses prédécesseurs. A la place, une descente spectaculaire nécessitée par le poids du rover : après l'entrée atmosphérique derrière un bouclier thermique et la phase de freinage accroché à un parachute supersonique, Curiosity a été largué avec un étage de descente équipé de huit réacteurs, qui l'a déposé suspendu à des câbles sur la surface de Mars. Une fois au sol, le nouveau venu en impose. D'un poids total de 900 kg, il embarque 75 kg d'équipement scientifique. Parmi la dizaine d'instruments, CHEMCAM, un analyseur français, est digne de la guerre des étoiles. L'appareil utilise un laser pulsé, conçu à Toulouse, capable de tirer sur les roches jusqu'à une distance de 7 m et en analyse la composition. Côté alimentation, plus de panneaux solaires mais un générateur électrique nucléaire qui lui permet de s'affranchir de l'alternance jour/nuit et d'un arrêt hivernal. Plus haut et plus puissant que ses aînés, le rover est taillé pour la grimpette - ça tombe bien, il va en avoir !
Curiosity s'est posé dans le cratère Gale, de 154 km de diamètre. En son centre, le massif montagneux d'Aeolis Mons s'élève à 5000 m au-dessus du plancher du cratère. Les premières images en haute définition de la caméra MASTCAM dévoilent d'ores et déjà un paysage fabuleux. Les mystérieux reliefs d'Aeolis, entrecoupés de canyons, montrent des strates d'argiles et de sulfates dont l'origine serait aquatique (le cratère aurait été un lac à une époque reculée). Les instruments de Curiosity vont-ils découvrir des traces fossiles d'êtres vivants dans ces dépôts ? Cette région (voir photo) sera en tout cas la destination du rover dans les mois à venir... L'aventure ne fait que commencer ! Alors qu'Opportunity fonctionne toujours après bientôt 9 ans sur Mars, souhaitons au nouvel explorateur la même longévité !