Spitzer : « Nous avons pris une claque avec l'énergie du dancefloor »

Les frères Mathieu et Damien Bregere forment le duo lyonnais électro Spitzer. Après avoir écumé les clubs et festivals du monde entier, ils ont (enfin) sorti leur premier album The Call en 2012. Un véritable album techno sombre et mélodique comme on les aime. Et cerise sur le gâteau, ils passent pour la première fois à Saint-Etienne ce vendredi où ils joueront leur live à l'Accordéon. Rencontre avec Mathieu, l'aîné qui revient pour nous sur leur histoire musicale somme toute assez singulière avec notamment un remix de Kylie Minogue. Propos recueillis par Nicolas Bros


Comment a débuté votre aventure musicale ?
Mathieu : Mon frère Damien est batteur de formation. Il a commencé à jouer de cet instrument à sept ans. Pour ma part, j'ai appris la guitare à partir de dix/onze ans. Nous avons ensuite monté un groupe de rock (ndlr : Larsen) là notre arrivée à Lyon. Ce groupe a vécu pendant environ sept ans. A ce moment-là, Dam' et moi nous sommes retrouvés tous les deux et nous souhaitions absolument continuer la musique tous les deux. Nous avons donc cherché une solution pour faire de la musique sans être dépendants d'un groupe. A l'époque, les Nuits Sonores commençaient à se former à Lyon et cet événement nous a ouvert aux musiques électroniques. Nous avons pris une claque avec l'énergie qui se dégageait du dancefloor. Auparavant, l'électro était un monde que nous ne connaissions pas même si nous écoutions un peu d'électro comme Radiohead, Aphex Twin ou les disques du label Warp. Nous avons donc décidé de nous tourner vers la production avec des machines ce qui a donné l'aventure Spitzer.

Comment a évolué votre musique jusqu'à The Call ?
Les débuts de Spitzer étaient une sorte d'électronica à la Boards of Canada. Nous découvrions les machines à l'époque. Après cet apprentissage, nous avons réussi à mêler le son synthétique des machines électro avec notre amour du rock et des instruments organiques. Le résultat est notre premier album sorti en 2012.

Pourquoi avoir mis tant de temps à sortir votre premier album ?
Quand nous avons commencé à produire sérieusement avec Dam' sous le nom de Spitzer, nous avons été contacté très rapidement par les producteurs de Kylie Minogue via notre compte Myspace. Donc notre première sortie a été un remix pour un de ses titres. C'est tombé un peu comme un cheveu sur la soupe pour nous. Nous débutions alors un process qui allait prendre du temps afin de nous forger une réelle identité musicale. C'était une chance de pouvoir faire ce remix mais il fallait avant tout se trouver. Donc on n'a pris deux ans avant de plancher sur notre premier album. Mais de notre point de vue, ce n'était pas si long avant de sortir notre album.

Vous avez signé sur le label lyonnais Infiné, c'était important pour vous ?
Nous sommes hyper contents d'avoir signé sur ce label, bien entendu ! A l'époque de la sortie de notre remix de Kyie Minogue, nous avions été approchés par des majors … Ca allait bien trop vite pour nous. Nous avons un an ou deux après eu des contacts avec Infiné et là ça correspondait bien plus à ce que nous recherchions.

Pourriez-vous me donner trois mots pour définir votre musique ?
Puissante, sombre sans être dépressive et hypnotique.

Est-ce que le cinéma est important pour vous ?
Oui, il l'est. Nous avons grandi avec une grosse éducation cinématographique avec notre père qui est un grand fan de cinéma. Mais les influences du cinéma sur notre musique sont inconscientes. Hormis le titre Madigan où nous rendons hommage à Morricone mais les autres titres n'ont pas été pensés avec les musiques de films en fond.

Vous jouez pour la première fois à Saint-Étienne vendredi 1er février à l'Accordéon. Qu'allez-vous proposer ?
Nous allons faire notre live qui est un plus « dur » que l'album. Dans le disque, nous nous sommes permis de montrer l'ensemble des facettes de notre personnalité et nos goûts. On peut retrouver des nappes post-rock, des sons westernisants, … Sur le live, on ne retrouve pas tout ça. Il n'y a pas de plages atmosphériques. Lorsque tu joues dans des conditions club à 3h du mat', il faut envoyer un peu plus (rires).

Quels sont vos projets ?
Nous allons faire les premières partie de la tournée de Vitalic, nous allons également jouer au Rex à Paris et dans plusieurs villes françaises et aussi aux Nuits Sonores. Nous avons commencé sur notre prochain album.


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