Un Met. de roi


Accusée à juste titre de bien des maux, la mondialisation produit aussi de la beauté. Les Cinémas Gaumont Pathé, depuis plusieurs années déjà, programment la saison lyrique du Metropolitan Opera (Met). L'opportunité pour un magazine local, de relayer ces événements a fini par s'imposer devant l'ampleur du succès rencontré. Il est vrai que sauter dans un 747 pour écouter ce que l'art lyrique compte de meilleur n'est pas à la portée (si j'ose dire) de toutes les bourses ! Pour une vingtaine d'euros donc, vous voilà assis au Met, sans les effets du jet lag ! Cette dernière saison fut un rêve pour le mélomane. La Caballé nous est revenue sous les traits de la Aïda de Liudmyla Monastyrska : émission parfaite, souffle irréel, pianissimi sublimes ! Dmitri Hvorostovsky, quant à lui, est le baryton le plus impressionnant de ces vingt dernières années : dans Ernani de Verdi, il incarne une sensualité musicale irrésistible, virile et douce, aux phrasés d'anthologie. La liste n'est pas exhaustive et l'on peut y ajouter Jonas Kaufmann, Joyce DiDonato, Juan Diego Flores, Ferruccio Furlanetto, afin de mettre le lecteur en transe. La saison s'achève avec le célèbre Jules César de Haendel. Un péplum lyrique dédié au plus grand de tous les empereurs et une distribution à la mesure de la biographie. David Daniels, exceptionnel contre-ténor, campera un Jules César d'une musicalité altière, tandis que Nathalie Dessay, qui est de toutes les tessitures, tentera de sauver le royaume d'Égypte.

Alain Koenig

Jules César de G.F. Haendel : Cinéma Gaumont Pathé, le 27 avril à 18h


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