Primo Vere

Nuits, comme acmé d'un hiver qui dénoue sa ceinture sur un mois d'avril des petites expos photos ; qui bourgeonnent cette année, en mineur, quoique bien décidées. retrouvons au pied de la lettre, inter-textuel ou palimpseste, le travail binôme de Niko Rodamel ; les nuits de la boîte noire, et l'événement tout récent expolaroïd.


« Quel est le travail de la mémoire ? À quoi s'accroche-t-elle ? Qu'est-ce qu'elle vous donne en échange ? » Dixit Monique Lange, dans Les cabines de bains. « Les petits carrés blancs » sont sans trace, sans mémoire, sans série. Le Little Soba et l'atelier Hors Cadre participent à l'exposition collective EXPOLAROID à la résonance nationale et internationale. Une collection d'instantanés apprêtée À l'Unique : « qui ne passe sa cause sur rien ». Vérité verte, en herbe, expérience d'un succès, portraits qui ferment les yeux, paysages qui penchent la tête. Totem de poche. Le « pola » fige l'air vrai, dégourdit l'anecdote, « proche-évanouie », noté(e). Répertoire de touches où l'aléatoire badine, anticipé ou récupéré. Un herbier d'ex-voto qui sublime l'unicité fétiche du moment qui réfléchit. L'objet/tout, intuition et spontanéité confondues, consécutif au geste : l'objet complet a son étoffe loquace. Memento. Entre autre encore, repris par la galerie de l'Agenda le cycle des réminiscences culmine avec Nuits et le collectif de la Boîte Noire, dans une mosaïque de noirs où palpite en halos indistincts, furtif, le rayonnement de nos mystifications. Nuit qui drape et destitue des combats d'ombres. Passages.

Focus pour une réplique

Au Pied de la Lettre, café littéraire, Niko Rodamel expose pour la première fois photographies et textes en rétrospective à sa rubrique « Rétroviseur » du Petit Bulletin. Une initiative pour interroger l'image et les limites de son « dire ». En substitution, en dialogue, en continu, sombres ou pétillants textes et contes filent l'image, et son incomplétude ? Quels manquements pour un médium ? De la contrainte du style « journalistique » Niko puise le substrat pour une démarche personnelle autour de thèmes qui lui sont chers mais au delà desquels, à la force de l'exercice, le « goût d'écrire librement » supplante peu à peu l'image, et devient véritable interrogation sur les capacités de ces deux outils de communication. Transmettre, mieux que raconter. De front, de biais, quelque point de vue que ce soit, dans chaque acte de langage se retrouve le poids ou la condition de ses composantes, à des degrés différents de leur réalisation.

Exposition photos et textes de Niko Rodamel, au Pied de la Lettre du 5 au 30 avril
Nuits, Galerie de l'Agenda du 8 avril au 18 mai
EXPOLAROID, Little Soba et Hors Cadre du 6 au 30 avril


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