Dernier pas de danse...


Carolyn Carlson, chorégraphe virtuose de l'âme, signe avec son Dialogue with Rothko, son dixième et ultime solo inspiré par l'œuvre du peintre Mark Rothko. La rencontre d'esprit entre la chorégraphe et le peintre abstrait vient de leur démarche commune qui consiste à laisser naître librement la perception. Accompagnée par la musique puissante du violoncelliste Jean-Paul Dessy, la Blue Lady de légende nous offre son dernier solo. Le nom de Carolyn Carlson éveille immédiatement l'image d'une silhouette de sylphide, longue liane blonde au fin petit visage. Mais ce n'est pas seulement cela. Pour elle, la danse donne l'occasion de développer ce fameux «guerrier de lumière» combinant énergie et connaissance de soi dont elle parle dans «le Rien et le soi». Il faut d'abord méditer pour créer un lien tangible entre le corps et l'esprit, écouter le mouvement qui vient de l'intérieur, puis donner libre cours à sa personnalité. C'est ainsi qu'est né Dialogue with Rothko, ce peintre abstrait dont elle dira qu'il «fait partie de ces êtres rares qui vous mettent dans le miracle de l'inspiration». Cette fois, la Blue Lady a choisi de se vêtir principalement de noir soutaché de rouge, les seules couleurs qu'elle a empruntées à la palette de l'artiste. Le violoncelliste, Jean-Paul Dessy, assis dans l'obscurité, accompagne la danseuse. La scène est devenue noire. «Noir dont on dirait qu'il scrute l'éternité», dit la voix off de Carolyn. Les lumières s'éteignent sur son dernier pas de danse : au Grand théâtre Massenet le mardi 10 décembre 20h. Monique Bonnefond


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Jimmy P.