Ayo : «La musique est une thérapie»

Ayo, chanteuse allemande, d'origine nigériane au Français irréprochable, vient de sortir son nouvel album "Ticket to the World" au début du mois d'octobre. Avec sa voix et sa musique groove and soul pleine d'émotions, elle revient à ses premiers amours : le rap et entame une grande tournée en passant par le FIL le 26 octobre. Propos recueillis par Nicolas Bros.


Votre dernier album contient du rap. Est-ce un retour aux sources pour vous ?
Le rap, c'est en effet une source pour moi et un style qui ne m'a jamais vraiment quitté. Avant d'être chanteuse ou guitariste, j'étais rappeuse. A un certain moment j'ai pensé prendre le pseudo de Black Mamba pour sortir des titres car j'avais peur de la réaction du public. Ca m'inquiétait car je ne voulais pas décevoir les gens. Sur les conseils de plusieurs amis, notamment des artistes comme Féfé, j'ai conservé mon nom d'Ayo pour faire du rap dans mon nouvel album.

Sur ce nouvel album Ticket to the world, vous établissez un état du monde et de ses problèmes  via plusieurs titres phares comme Fire ou Complain ?
Cela n'est pas fait exprès. J'avais envie de parler d'une manière globale et non pas que de moi. Je suis mon intuition lorsque j'écris. Lorsque je rappe, j'exprime le fait que le monde a besoin d'un réel changement. La musique est une thérapie, on en a tous besoin et elle peut initier des évolutions. La musique est un média direct qui permet d'exprimer beaucoup mais également de ressentir soi-même beaucoup. D'ailleurs je ne fais pas que composer mais j'écoute énormément de musique très différente.

Comment construisez-vous un album ?
Je suis une personne qui écrit et compose en permanence. J'envoie régulièrement de nouvelles chansons à mon éditeur et c'est lui qui m'arrête en me disant : «je crois que tu as suffisamment de chansons pour entrer en studio pour enregistrer.»

Ticket to the world est votre premier album signé sur le mythique label Motown. Est-ce une satisfaction pour vous ?
Je suis très fière de ça ! C'est comme un rêve d'enfant pour moi. Mon père m'a fait écouté tous les bons disques sortis sur Atlantic, Stax et Motown. Cela m'a bercé. Même si le temps a passé et que le label a évolué, signer sur Motown, cela garde bien entendu une saveur particulière.

Sur cet album, Jay Newland, Citizen Cope ou encore Youssoupha vous ont apporté leurs participations artistiques.
Toutes ces collaborations ont été déterminantes pour cet album. Notamment l'apport de Citizen Cope, un magnifique songwriter, qui est encore malheureusement méconnu en Europe malgré son immense talent. C'est vraiment un artiste qui fait du bien à l'âme !

Donnez-nous une raison de venir vous voir en concert.
Il faut venir pour se connecter et voyager ensemble. Je peux vous garantir que toutes les personnes qui seront au FIL le 26 octobre avec moi, ressortiront plus légères et beaucoup mieux qu'en y entrant. Les concerts sont des moments magiques. C'est mieux que d'aller chez le médecin car il n'y a pas besoin de prescriptions et on est assuré du résultat positif.

Il paraît que vous allez bientôt tourner un film ?
Oui, au début de l'année 2014, je jouerai le rôle d'une lesbienne cubaine dans un film de Pierre Jolivet aux côtés notamment d'Alexandra Lamy. C'est un rôle atypique mais ce sera également une expérience professionnelle exceptionnelle. Cela faisait longtemps que j'avais envie de jouer dans un film.

Ayo, le samedi 26 octobre, à 20h30, Le FIL


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