Goonies forever

C'est devenu une tradition : les soirées popcorn du Méliès mettent en avant pour Noël un joyau du patrimoine Amblin. Après Gremlins l'an dernier, ce sont Les Goonies qui vont réveiller le sale gosse qui est en vous… Christophe Chabert


On ne sait trop où a commencé le culte autour des Goonies, mais il existe bel et bien. On n'a pas souvenir qu'à sa sortie le film ait eu un si grand impact que cela, mais il est désormais bien calé dans la mémoire des adulescents ou, pour sortir de cette terminologie barbare façon news magazine, des trente-quarante ans qui n'ont pas trop envie de vieillir — vous, moi, et pas mal d'autres…

Il faut rappeler qu'à l'époque — les années 80, Steven Spielberg et sa compagnie Amblin règnent sans partage sur le divertissement hollywoodien, et que le cinéaste a le flair pour débaucher des réalisateurs frondeurs, capables de mettre un supplément d'âme dans des scénarios répondant aux canons de l'entertainment. Ici, c'est Richard Donner, qui s'était illustrer grâce à La Malédiction et au premier Superman — indétrôné par ses divers reboots — et qui n'allait pas tarder à allumer le feu du buddy cop movie avec L'Arme fatale, qui s'y colle.

La trame des Goonies est simplissime : une bande de gamins un peu désœuvrés découvrent dans un grenier la carte qui conduit à un trésor caché. Ils décident de chevaucher leurs vélos pour partir à la recherche du magot afin de sauver la maison d'un des leurs, menacée de saisie par un promoteur véreux. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils vont croiser en chemin une famille de bandits dégénérés poursuivant le même but.

Monstre gentil

Rien de révolutionnaire là-dedans, sinon la croyance solide en une valeur que Rob Reiner, à peu près au même moment, louait aussi dans son beau Stand by me : l'amitié entre gamins malgré leurs nombreuses différences — d'âge, d'origines, de poids… Les Goonies n'a cependant rien d'un tract mélancolique sur l'enfance perdue, au contraire ; il est bourré d'une santé pétaradante, plein de chausse-trappes et de références aux genres hollywoodiens, le film de pirates, le cinéma de cape et d'épée et même le film d'horreur, avec l'apparition de Cinoque, monstre difforme et mal aimé, donc gentil dans le fond, qui serait comme le reflet dans la galerie des glaces des kids qui l'entourent et avec qui ils se lieront d'amitié.

Culte, Les Goonies l'est donc devenu, notamment grâce à ce que les fans ont baptisé «le monologue de Choco» : une longue confession de toutes les conneries faites par le petit gros de la bande, morceau de bravoure comique effectivement à s'étouffer (de rire) avec ses popcorns.

Les Goonies
De Richard Donner (1985, ÉU, 1h41) avec Josh Brolin, Corey Feldman, Jeff Cohen…
Au Méliès, vendredi 20 décembre à 21h


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