Tragi-comédie de saison


William Shakespeare avait assurément une obsession avec l'infidélité et la trahison, Othello en est un exemple probant. Cette marotte est lisible à différents degrés dans le reste son œuvre. Ces thèmes-là sont universels et créent des tensions dramatiques nécessaires pour qu'une histoire passionne. Que voulez-vous, on aime se paitre et se repaitre du malheur d'autrui. Le Conte d'hiver est parmi les dernières pièces du très inestimable dramaturge anglais. L'histoire est assez alambiquée, on pourrait même dire à dormir debout, mais celui qui tient la plume est au théâtre ce que Mozart est à la musique. Laissons-nous alors happer par la pièce, en 5 actes, et suivons cette épopée familiale digne d'une tragédie grecque.

Résumons : deux rois, de Sicile et de Bohème, sont amis d'enfance. Jusqu'ici tout va bien mais c'est sans compter sur le génie dramaturgique de Shakespeare. Devenus adultes, le premier pris sans doute d'un délirium tremens s'est mis en tête que sa femme doit sa gestation à l'autre monarque. Ouille ! Et ça va aller de mal en pis: Le jaloux sicilien fait enfermer son épouse dans un cachot et pourchasse le soupçonné amant qui court plus vite. La petite Perdita, qui naît en cellule, est envoyée illico presto sur une ile pour qu'on n'en parle plus. L'hécatombe dure pendant trois actes, quand la tragédie se transforme en comédie. Et c'est-là tout le talent de Shakespeare, il fait un chef-d'œuvre d'une fable digne d'un feuilleton brésilien. Florence Barnola

Le Conte d'Hiver par la compagnie LalalaChamade, au Travelling Théâtre Le Verso, les 23, 24, 28 & 29 janvier 2014 à 20h30, le 26 janvier à 16h30 et, le 27 janvier à 19h30


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