En mer et contre tous


«Amis, depuis combien de temps errons-nous sur les océans ? Les mois aux jours ont succédés… Nous avons tous perdus confiance, seul le vieux garde espérance. Il est là-bas sur sa rambarde, le nez dans les poils de sa barbe…» dit une chanson au sujet d'Achab le célèbre marin mue par une vengeance obsessionnelle. Pensez, le pauvre capitaine s'est fait arracher la jambe par une baleine blanche, la terrifiante et cruelle Moby Dick ! Depuis lors, le pêcheur n'a de cesse de pourchasser le cachalot pour l'embrocher. Il entraîne avec lui son équipage dans cette quête qui les mèneront à leur perte. Depuis près de deux siècles, l'énorme mammifère a fait couler beaucoup d'encre.

Nombreux sont ceux qui lui ont rendu hommage en chansons, en films... La genèse du mythe est un roman américain du XIXe. Le cachalot est né de l'imagination d'un marin, Herman Melville, au talent d'écrivain. Le livre, aux références bibliques, se lit à des degrés de lecture divers : grand roman d'aventures de marins, il est aussi une réflexion sur le Bien et le Mal. Ce gros poisson a de quoi faire fantasmer des générations de lecteurs et de spectateurs. Qui n'a pas en tête le merveilleux film de John Huston avec le charismatique Gregory Peck ? Il manquait une adaptation théâtrale au roman. C'est chose faite, Fabrice Melquiot s'est attelé à l'écriture de la pièce tandis que Matthieu Cruciani signe une mise-en-scène ingénieuse et élégante à la distribution impeccable. Cette version garde la quintessence de la magnifique histoire de Melville. Contournant la littéralité, ce Moby Dick théâtral nous réserve bien des surprises dont une jolie allégorie de la baleine blanche. Florence Barnola 

Moby Dick à la Comédie de Saint-Étienne, du mardi 7 au samedi 11 janvier 


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