La Chine sur la Lune

Après les États-Unis et l'ex-union Soviétique, la Chine est devenue la troisième nation à se poser sur la lune, le 14 décembre 2013, grâce à son atterrisseur Chang'e 3 et au Rover Vutu - 37 ans après le dernier alunissage sur notre satellite. Éric Frappa, directeur scientifique du planétarium de Saint-Étienne.


Cela commençait à faire très longtemps qu'aucune machine ne s'était posée sur la Lune (posée en douceur, pas écrasée volontairement comme nombre d'orbiteurs précipités sur notre satellite récemment) ! Les fois précédentes étaient le 7 décembre 1972 avec Apollo 17 pour la dernière mission habitée sur la Lune, et le 9 août 1976 quand la sonde Luna 24 a aluni avant de ramener 170 g de poussière lunaire en Union soviétique. Lancée le premier décembre dernier, l'atterrisseur Chang'e 3 s'est posé sur la Lune - dans Sinus Iridum, au nord-ouest de la mer des pluies - le 14 décembre 2013, déployant ensuite un petit rover de 120 kg. Nommé Yutu, ce qui signifie "lapin de jade", le rover est prévu pour parcourir 3 kilomètres carrés pendant une mission scientifique de 3 mois durant laquelle il va déterminer la structure du régolite et de la croûte lunaire sur quelques centaines de mètres de profondeur (à l'aide d'un radar pénétrant) et effectuer des analyses chimiques d'échantillons lunaires.

Une première chinoise portée par un programme lunaire

Depuis 2004, la Chine a mis en place une série de missions lunaires via son programme Chang'e, du nom de la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise. Chang'e 3, troisième du nom prenant la suite de deux orbiteurs, est le premier atterrisseur de la série. Il est équipé notamment de caméras panoramiques et d'un petit télescope capable d'observer le ciel dans l'ultraviolet (absorbé par l'atmosphère terrestre). Le point d'orgue de ce programme devrait être un retour d'échantillons vers la Terre en 2017 (avec Chang'e 5), avant d'envisager peut-être une mission habitée en 2025. Nul doute que les pérégrinations du lapin chinois sur la Lune risquent de donner envie à d'autres pays de venir ou de revenir vers l'exploration de notre satellite.


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