Les archets d'alliance

Après un développement local, puis national, des collaborations artistiques majeures, des succès à l'étranger, le SyLF se concentre désormais sur son esthétique sonore, son identité musicale profonde. Le programme «Le violon merveilleux» confirme cette quête exigeante, apanage des grands. Alain Koenig


Quoi de plus fragile qu'un groupe de musiciens talentueux? Leur sensibilité les rend, plus qu'aucun autre, vulnérables aux excès d'une civilisation affairiste et indélicate. Les musiciens de l'Ensemble Symphonie Loire Forez (SyLF) l'ont bien compris, qui continuent à cultiver leur précieux jardin: l'amitié, le partage, la cohésion. La Petite Saison du SyLF traduit cette volonté qui, comme toujours chez les Gaulois, se termine autour d'un bon repas! Les bouleversants échanges entre solistes (violon et clavecin) du Concerto en ré mineur de Bach, donné en décembre dernier, la subtilité des phrasés dans le pianissimo, leurs tempi parfaits, la cohésion totale du son emplissent encore le cœur des stéphanois. Visages de spectateurs heureux, ou tout simplement émus! N'est-ce pas là la raison d'être de l'artiste?

Rencontre d'un troisième type

Membres à part entière du groupe, nos trois «violons solo» passent de la «lumière soliste» à l'anonymat «du rang» sans sourciller. La phalange s'appuie tout d'abord sur Louis-Jean Perreau, enfant du pays, violoniste titulaire de l'OSSEL, supplémentaire à l'ONL. Il a travaillé avec des musiciens prestigieux comme Vladimir Ashkenasy ou Jean-Claude Casadessus, et s'est perfectionné auprès de maîtres tels que Jean-Pierre Wallez ou Irina Svetlova. Vincent Soler, quant à lui, a étudié au Supérieur de Genève, et s'est frotté, en tant que soliste, à la crème des musiciens nord-américains, à la Lawrence University, puis la McGill University de Montréal. Il a travaillé sous la direction, entre autres, de Daniel Barenboïm, ou avec des personnalités telles que Patrice Fontanarosa ou Marc Minkowski. Le troisième homme, Mathieu Schmaltz, a été titulaire de l'Orchestre de Chambre de Toulouse, et travaille avec de grands orchestres (Capitole de Toulouse, Opéra de Lyon...). Il a étudié aux Pays-Bas, au Supérieur de Lyon, à la Guildhall School de Londres. Au festival de Saintes, il a travaillé avec des chefs comme Philippe Herreweghe ou Christophe Coin. Le Concerto en do de Haydn, les Danses hongroises de Brahms, le Souvenir d'un lieu cher de Tchaïkovski, ou la Méditation de Thaïs donneront la parole à nos trois virtuoses pour un show case époustouflant. On vous aura prévenus!

Le violon merveilleux, dimanche 23 février à 11H. Chapelle de La Charité. Concert suivi d'un brunch.


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Le talent joue sur les thermes...