Des p'tits trous, des p'tits trous, encore des p'tits trous…

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les trous sans jamais oser le demander… Le spectacle de la compagnie De l'âme à la vague réserve bien des surprises à ce sujet. L'auteur-comédien Grégory Bonnefont sans être didactique nous invite à réfléchir sur la vie et donc sur la mort…Pas de panique, l'humour est aussi au programme de "Du silence" les 27, 28 février et 1er mars à l'Usine de la Comédie de Saint-Étienne. Florence Barnola


Ce mois est décidément sous l'égide d'artistes multifacettes capables, c'est ici le cas, d'écrire et de jouer en solo leur production. On ne peut que saluer la prouesse des auteurs comédiens qui, en fabuleux jongleurs, manient aussi bien la plume que l'épée. Des écrits qui sont souvent profondément philosophiques et terriblement universels. Dès son premier monologue, Esclave du temps, qu'il avait écrit et interprété il y a de ça une paire d'années, nous avions repéré que Gregory Bonnefont avait du talent comme auteur et comme comédien conjuguant son feu artistique à celui plus intérieur d'un penseur. Ce diplômé en sciences politiques amoureux fou du théâtre aime à partager ces interrogations existentielles avec nous. Et de préférence sur une scène, de manière conviviale, ludique et pleine d'humour. Lisez par vous-mêmes cet extrait de la pièce : «Ma peau : blanche. Très blanche. 1m 83. Poids ça dépend des jours. Dirons-nous que ça oscille facile entre 94 et 97 kilos. Ventre : pas plat le ventre, pas plat. Poilu ce qu'il faut. (…) Je chausse du 46. Mes pieds s'élargissent, on dirait des porte-avions».

«La conscience du rapport à la mort fonde toute société»

Du silence a pour sous-titre Le chant des trous, ce qui pourrait être un indice pour connaître la teneur du sujet traité : «ça va des yeux, des narines, des oreilles, la bouche, les pores et puis bien sûr l'orifice du sexe et de l'anus» explique l'auteur. «Ça peut toujours faire sourire car nous avons un rapport très précis à ces trous-là. Pour moi c'est par-là où passe ce fameux silence, l'air qu'on respire et qui témoigne la vie de la chair. Et qui nous dit que nous ne sommes pas des statues. Je crois qu'il est beau de montrer ce mouvement de la vie par cette convocation du souffle faisant cette promesse, que je ressens de plus en plus joyeusement, de mourir un jour». Il a lâché le mot, celui qui fait peur et dont parle sa nouvelle création. Pour le mettre en scène le comédien a fait appel à son complice formé à l'Ecole de la Comédie, Arthur Fourcade. «On a un point commun avec Arthur, une espèce de timidité qui ne se voit pas sur scène.» Et c'est pour cette extraversion scénique que nous allons courir à l'Usine pour qu'ensemble nous puissions réfléchir, rigoler et s'émouvoir. Et pour Sergio Leone.
 

Du silence,  à l'Usine de la Comédie de Saint-Etienne, les 27, 28 février et 1er mars à 20h30


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