Autopsie shakespearienne


Il était une fois un roi, Lear, qui décide de léguer son royaume à ses trois filles. Mais le vieux souverain sucrant déjà les fraises et atteint de neurodégénérescence a des exigences à la Lady Gaga. De là découle une série de boulversements et catastrophes en tout genre, sans compter que la fable se double d'une autre histoire de fou, et au final la tragédie triomphe. Pour Antoine Caubet, metteur en scène et acteur, Le Roi Lear est l'occasion formidable de mettre «le théâtre du monde» à nu, de lever les pans mystérieux de l'illusion théâtrale en la décortiquant, la mastiquant, la digérant. La pièce regorge de problématiques liées à la représentation théâtrale : des personnages jouent à être des autres, l'action se déroule dans plusieurs lieux, quelque fois au même moment, et parfois particuliers (une falaise par exemple), l'unité de temps est mise à rude épreuve... Dès lors on peut s'interroger sur ce qui crée l'illusion théâtrale, mais surtout comment faire pour qu'elle existe.

Le Théâtre Cazaril tente le challenge avec pour seul artifice le jeu des acteurs face aux spectateurs. Pas de décor, pas de lumières travaillées, pas d'accessoires, pas de sons, pas de costumes… C'est le grand saut à l'élastique. Ce parti pris pose la question, très contemporaine, de «comment vivre dans un monde qui ne vous fait pas de place, et qui est lui-même pris dans les tourbillons des incertitudes ?». Ce Roi Lear 4/ 87 s'intitule comme ça parce qu'il est joué par 4 acteurs en 87 minutes chrono. F.B 

Roi Lear 4/87,  à l'espace culturel de La Buire, le vendredi 21 février à 20h30


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Des p’tits trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous…