No future


Et de Huit ! Les Gens est la huitième pièce d'Edward Bond que monte Alain Françon. La première fut la Compagnie des hommes en 1992 puis tous les deux ou trois ans, le stéphanois a mis en scène des textes du dramaturge anglais devenu son ami. Car grâce à l'ancien directeur du Théâtre de la Colline, Bond a pu renouer avec la scène française. Adulé dans les années 60-70, il a écrit des scénarii pour Antonioni ou Schloendorff, ses premiers textes théâtraux ont intéressé Régy, Chéreau… Puis plus rien pendant 20 ans. Le truc avec Bond c'est qu'il agace avec sa vison d'un monde violent, mortifère, interrogeant éternellement l'être humain, il est alors soit conspué soit porté au nu par la critique hexagonale. Notons aussi que dans son pays il a également un parfum de scandales.

La dernière création d'Alain Françon, Les Gens, fait partie d'un cycle de cinq pièces dit «de Paris» puisqu'il lui est dédié par l'auteur. Outre Les Gens, Françon a déjà monté Café, Le crime du XXIe siècle, Naître. Reste Innocence qu'il montera sans doute d'ici peu. Les Gens est une pièce futuriste, située à la fin du XXIe siècle dans un no man's land où l'espoir est absent, vitrine d'un monde déshumanisé. La distribution est très humaine elle, faite d'un quatuor de très bons comédiens avec en tête Dominique Valadié (madame Françon à la ville) interprétant une détrousseuse de cadavres. Je préfère prévenir : il y en a qui vont quitter leur siège avant la fin et d'autres qui ne pourront plus en décoller, tout dépendra de ce que l'on vient chercher au théâtre. Florence Barnola


<< article précédent
Autopsie shakespearienne