L'ami… kado


Comment décapiter les condamnés à mort lorsque l'on vient d'être promu au rang de Haut-Bourreau et que le premier candidat à la peine capitale est… soi-même ? Tel est le dilemme de Ko-Ko, résident de la ville en carton-pâte de Titipu… L'intrigue du Mikado, succès planétaire de Gilbert & Sullivan est une occasion que Molière n'aurait pas reniée, de souligner la relativité des lois humaines et de fustiger l'aveuglement des jaloux lorsqu'ils accèdent au pouvoir. Le prétexte exotique de la critique sociale ne trompe personne, et l'œuvre sera donnée plus de 670 fois au Savoy Theatre de Londres, à partir de 1885. Détail qu'il est important de souligner, les personnages sont affublés de noms évoquant des onomatopées aux consonances gastriques… L'opérette est un genre poussiéreux, en déclin - voire pire - nous disent les Cassandre de la «culture de l'air du temps».

Le Groupe Lyrique Populaire de Lyon administre la preuve, s'il en était encore besoin, qu'en assurant les fondamentaux que sont le «bien chanter», le «bien divertir», le «bien amuser», le public n'est pas la brebis égarée en quête de sens que l'on croit. Il sait récompenser l'artisan respectueux de son public et n'a pas besoin d'un téléprompteur pour rire aux éclats. Les amoureux d'opérette, mais surtout les autres, sont conviés à embarquer sur le vol à destination de Titipu, pardon de Roche-la-Molière. Le masque à oxygène se trouve au-dessus de votre tête !

Alain Koenig

Le Mikado, dimanche 23 mars à 15h à L'Opsis de Roche-la-Molière


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Va ! Laisse coupler mes larmes !