Apocalypse dominicale

Il paraît que la fin du monde est pour dimanche. Dans son nouveau spectacle en solo, l'ancien Deschiens François Morel compose une galerie de personnages et passe en revue une semaine pré-apocalyptique. Drôle, touchant et tellement… Morel. Florence Barnola


François Morel est un homme orchestre. Il sait tout faire avec talent : comédien, auteur, chroniqueur radio, chanteur… En vrai jongleur, il nous fait passer d'un univers à l'autre l'air de rien. Bien sûr on se souvient de son rôle (et de son accent normand) au sein de la troupe des Deschiens. L'émission de Canal + des années 90-2000 créée par le binôme Deschamps et Makeïeff est culte chez les plus de trente ans. Les membres de l'équipe étaient avant tout des théâtreux (les comédiens sont en majorité issus de formations poussées), sans compter que les sketches télévisés sont sortis des entrailles du spectacle La famille Deschiens. Depuis une dizaine d'années, le petit gars de l'Orne a tracé sa route au cinéma, à la radio… Il est revenu à ses premières amours, la scène, seul ou accompagné. Il avoue cependant que « La troupe des Deschiens sont des gens auxquels je suis très attaché. Je retravaille beaucoup avec Olivier Saladin, Olivier Broche, etc. Et puis j'ai des projets d'aller déjeuner assez régulièrement chez Yolande ! »

Inspiré par Audiard

Comment lui est venu l'idée de jouer en solo un spectacle sur la fin du monde ? «J'avais envie de parler légèrement de choses grave » résume-t-il. Mais c'est surtout une phrase de Michel Audiard dans un de ses livres qui l'interpelle et qui deviendra le propos et le titre de sa pièce. La fin du monde est pour dimanche, un sujet qui lui plaît : « Je n'ai jamais beaucoup aimé les spectacles chansonniers. Je ne vais pas au théâtre pour qu'on me parle de Manuel Valls ou de Jean-François Copé. » Pour cela, Monsieur Morel nous raconte les prémisses de l'apocalypse via certains de ses textes radiophoniques « et puis il y a des trucs qui étaient perdus dans mon ordinateur », le tout a été rassemblé par Benjamin Guillard, le metteur en scène. « Ce sont des textes qui n'ont pas rapport à l'actualité mais qui ont pour thème le temps qui passe, la vie, la mort mais aussi l'amour et le bonheur. » Et ça marche bien, on est saisi par le cyclone morelien. Le comédien se fait tour à tour conteur et personnages. Du pur jeu d'acteur, il maîtrise la composition et le rythme le bougre. De lundi au dimanche chacun peut trouver le jour qui lui sied. Quant à François Morel il confie qu'il aime bien le samedi « parce que c'est le jour du marché ».

La Fin du monde est pour dimanche, mis par Benjamin Guillard, du mercredi 21 au vendredi 23 mai, à 20 h à la Comédie de Saint-Etienne


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