Verde Oliva : un incendie baroque


Si l'annonce du spectacle Verde Oliva précise : création du Cuadro Flamenco, ce mot risque d'évoquer aussitôt tout un folklore fait des clichés habituels entre paillettes, mantilles, castagnettes, zapateado (frappements des pieds) et... la célèbre chanson de Daniel Guichard : le gitan. Il est souvent dit que le flamenco est né des gitans et leur appartient mais ce n'est pas tout à fait vrai et il s'en faut que le flamenco se confonde avec les gitans. S'il est né en Andalousie dans un creuset culturel où se trouvaient beaucoup de gitans, il a également des origines maghrébines et certains musiciens de talent comme le guitariste Paco de Lucía, géant de la guitare flamenco n'étaient pas gitans du tout. Le groupe de flamenco Forasteros fondé par François Tramoy (chant et palmas) comprend Vinccent Desmazière à la guitare, Jorge Diaz (danse, palmas et cajon), Miri Tchalian (danseuse) et un 5e élément : Yacine Sbay, percussionniste, oriental, d'origine marocaine. Tous sont musiciens, ont pratiqué différentes musiques et sont tombés amoureux du flamenco. Ce groupe amène une sensibilité particulière autour du flamenco qui les a nourris et qu'ils enrichissent à leur tour d'autres influences, notamment méditerranéennes. Les danseurs ont créé une gestuelle qui leur est propre, qui fait naître une foule d'images inédites avec une Miri femme-flamme dont on ne peut détacher le regard. On le voit, ce flamenco est bien loin des clichés habituels dans lesquels on l'enferme.

Verde Oliva, Cuadro Flamenco Forasteros, vendredi 16 mai à 20h45, Le Pax


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