Frères de chant...

Creuset de vocations musicales, la Loire est aussi le berceau de fratries de musiciens, compositeurs, ou chanteurs particulièrement talentueux. Tandis que le frère compose de remarquables mélodies, le calendrier de la sœur, chanteuse, chef de chœur et enseignante, semble s'affoler en ce début d'été. Occasion, dérobée aux agendas, de donner un coup de projecteur sur Laurence et Dominic Faricier, tandem de haute tenue. Alain Koenig


Nul n'est prophète en son pays. L'adage semble se vérifier dans nos contrées dès que l'on quitte le cercle des musiques dont l'invocation excède la monosyllabe: pop, rock, hip-hop, rap... La «difficulté» avec la musique de Dominic Faricier, c'est qu'elle est tonale, belle, harmoniquement riche, subtilement mélodique et qu'elle séduit l'auditeur, depuis le cours préparatoire jusqu'à la bisaïeule. Editées au éditions A Coeur Joie, ses compositions font le bonheur des maîtrises, manécanteries et chorales de France et de Navarre. Sa soeur Laurence, chanteuse soliste, enseignante, chef de choeur est, quant à elle, de toutes les partitions. En tant que soliste, elle se produit régulièrement avec les groupes professionnels Emelthée à Lyon ou Cappela Forensis dans la Loire. «Je crois que je sais faire pleurer» risque-t-elle, comme pour s'excuser de partager avec son frère le gène familial du talent. A Charlieu, elle prépare avec enthousiasme United Colors, une comédie musicale pour 80 enfants.

Travail, énergie, humilité

Voici trois qualités qu'elle dispense abondamment dans les ensembles qu'elle dirige. Ce sera le cas avec l'ensemble Agachor le 21 juin à la Grand-Eglise, un groupe «dont il se dégage une réelle énergie qui peut surprendre les auditeurs» confie-t-elle. Les 6 juin au Musée des Bruneaux, et le 21 juin à Saint-Etienne, elle imprimera sa fougue au choeur de chambre A Lerpt-Libre, dont elle confirme «qu'il commence à bien trouver son équilibre» et saura donner le ton juste d'émotions très variées. Enfin, les 2 et 3 juillet, pour l'Estival de la Bâtie, elle dirigera trois pièces de Schubert et préparera les choristes qui, sous la baguette de Florent Mayet, interprèteront la Fantaisie pour choeur et orchestre op.80 de Beethoven, tube à essai de sa future "Ode à la Joie". «Je donne tout ce que je peux. Un claquement de doigt ne suffit pas, il faut beaucoup de rigueur. C'est peut-être aussi parce que j'aime tellement faire travailler les enfants, que j'apprécie la diversité des groupes d'adultes». Une bien jolie confidence transgénérationnelle.

Les cinq sens en liberté. Musée des Bruneaux, Firminy, le 6 juin de 17h à 22h. Voir l'agenda pour les autres concerts.

Légende photo : Laurence Faricier


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