Danser pour exister

La compagnie Dyptik qui apporte son énergie dansée faite de brio et de vitalité élargit encore la palette de ses performances avec la création du festival Trax en référence au hip-hop. Cette première édition qui propose une programmation éclectique et se terminera en beauté par un impressionnant défilé qui rassemblera plus de trois cents participants, en préambule au défilé de la biennale de la danse : Va, Vis et Danse. Monique Bonnefond


La dynamique compagnie Dyptik fondée par Souhail Marchiche et Mehdi Meghari s'est déjà illustrée, notamment avec le spectacle En Quête et plus récemment avec Dyptik. Ne pouvant s'arrêter en si bon chemin, la compagnie a donné naissance à un festival dédié à la danse hip-hop. Le nouveau-né s'appelle Trax proposera de très nombreuses manifestations comprenant des masterclass, des battles, des ateliers, une soirée danse et vidéo, des créations uniques, un solo... On retrouvera notamment avec plaisir les danseurs maliens de la compagnie Dogmen G, dont l'humilité et l'approche différente ont apporté un sang neuf à la danse hip-hop.

Où l'on reparle de construction identitaire…


Coup de projecteur sur la fusion de deux créations uniques de la compagnie 2 Temps 3 Mouvements présentées au festival d'Avignon et réadaptées pour un lieu mythique cher au cœur des stéphanois (voire plus) : la Salle des Pendus du Musée de la Mine. Prêt à penser montre un tableau saisissant qui pousse très loin le questionnement sur l'identité construite à partir de ce qu'on n'a pas choisi. Sur scène, trois corps sous perfusion, sommeillent éveillés, symbole de la façon de penser générale qu'on injecte. Prisonniers de carcans trop étroits qui les formatent, les obligent à penser d'une manière qu'encourage le « prêt à penser », ils tentent de s'affranchir des codes imposés pour choisir leurs propres repères. Comme suspendus à un fil d'Ariane tendu par d'autres, ils tentent de réduire toujours plus la part non choisie de l'existence pour trouver le chemin qui leur permettra de se découvrir. C'est la danse qui peut permettre d'y parvenir tout comme elle peut permettre de réaliser ce qui fait l'objet de l'autre création : Des poussières. Nul autre lieu que cette salle des pendus où le mineur était identifié par un numéro, n'aurait pu mieux rendre leurs noms aux poussières anonymes, pour sortir LA feuille du tas et se rêver unique. Les quatre danseurs nous montrent que danser peut permettre de faire quelque chose de sa vie. Danser, encore et toujours. Danser pour exister. Le festival Trax se terminera par le défilé Va, vis et danse, occasion de recréer du "vivre ensemble" et de clore le début d'une aventure qui n'en finira pas de nous captiver.


Festival Trax
, du 24 au 29 juin à Saint-Etienne

Prêt à penser
et Des poussières par la Cie 2 Temps 3 Mouvements
, vendredi 27 juin à 21h, au Musée de la Mine


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