On dirait l'Afrique du Sud


«Je considère comme gaspillée toute journée où je n'ai pas dansé», écrivit Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. A voir leur dernière création, qui sera présentée pour la 20e édition du festival des 7 Collines, les Sud-africains de Via Katlehong n'ont eux pas gâché une seule seconde depuis la fondation de leur compagnie au début des années 90. Comédie musicale d'un brio inversement proportionnel à son budget, Via Sophiatown raconte l'histoire de la banlieue de Johannesburg du même nom, de l'insouciant hédonisme multi-culturel dans lequel elle a d'abord baigné à son blanchiment forcé. Un bouleversement dont la chorégraphie se fait l'écho : hilare, suggestive et émaillée de portés de rock acrobatique et de figures de breakdance, elle devient tendue, tellurique et emprunte de pratiques de rue contestataires, du gumboot (danse percussive se pratiquant avec des bottes de caoutchouc) à la pantsula (une sorte de hip hop épileptique). Ce n'est toutefois pas cette puissance évocatrice qui impressionne et émeut le plus dans Via Sophiatown, mais l'absolue générosité des forces de la nature qui l'interprètent.

Festival des 7 Collines
Du 2 au 11 juillet


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