Le Méliès est désormais une seule entité dotée de six écrans

Fin juin, Le Méliès rachetait Le France, qu'il s'apprête à rouvrir sous l'enseigne Méliès Saint-François. Retour avec Sylvain Pichon, programmateur des deux sites, sur les raisons de cette fusion et ce qui va changer dans la manière d'exploiter les films… Propos recueillis par Christophe Chabert


Qu'est-ce qui vous a poussé à reprendre Le France et à le transformer en Méliès Saint-François ?
Sylvain Pichon : Cela faisait quatre ans que l'on s'occupait de la programmation du France, mais il y avait un handicap pour faire redémarrer le site : ça restait deux établissements différents avec deux cartes d'abonnement différentes… Les films réalisaient 30% d'entrées en moins au France et les distributeurs faisaient le forcing pour sortir leurs films au Méliès. Ce n'était pas tenable. On a pensé qu'il fallait absolument garder la grande salle du France, mais avec une seule et même enseigne, un seul et même programme et un seul abonnement.  Le Méliès est désormais une seule entité dotée de six écrans.

En quoi ce Méliès Saint-François proposera-t-il des choses spécifiques par rapport à Jean Jaurès ?
On va pouvoir proposer des films porteurs au Méliès Saint-François dans une grande salle à 350 places. Cela devient la salle premium du Méliès. Cela va permettre aussi d'étaler la programmation sur les six écrans, en créant une alternance entre les deux sites, donc créer plus de proximité avec les spectateurs. Ensuite, cela vous nous autoriser à mettre en place une vraie programmation de films de répertoire. On croulait sous des demandes que l'on ne pouvait pas satisfaire. Cela se fera sur le modèle de La Cerise sur le gâteau, qui se verra d'ailleurs doter d'une séance supplémentaire à Saint-François, et cela s'appellera Les Incontournables du Méliès. Il y aura trois séances à Saint-François et une à Jean Jaurès. Cela va permettre enfin de garder les films plus longtemps et d'être plus souples dans notre manière de les programmer.

Ce choix de doter Le Méliès de deux salles supplémentaires est-il aussi une manière de vous prémunir contre l'ouverture de nouveaux écrans art et essai sur Saint-Étienne ?
En tout cas, ça nous renforce, pour la simple et bonne raison que la concurrence se fait sur la comparaison entre le nombre d'entrées et le nombre de séances. Dans un multiplexe, il est facile de programmer les films à quatre séances par jour, et donc d'obtenir un plus grand volume d'entrées. Avec ces deux nouvelles salles, on pourra à notre tour proposer des films sur quatre séances quotidiennes, même s'il y aura encore des films à deux séances lorsqu'ils s'adressent à un public plus restreint. En résumé, c'est le même type de programmation, mais plus fine.


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